14-18 : les paysannes dans la Grande Guerre

Les paysannes sont parmi les héroïnes oubliées de la Grande Guerre. Leurs maris au front, elles vont se mobiliser afin de continuer à entretenir la puissance agricole française.

Plus de 800.000 d'entre elles vont se retrouver à gérer des exploitations et ainsi continuer à nourrir la population entière. Durant la guerre, 3,4 millions de paysans partent en direction des champs de bataille. Dans cette France rurale où les agriculteurs représentent  40 % de la population, les femmes prennent alors la relève dans les champs, afin de continuer à produire pour nourrir la population, civils et soldats confondus. Dans les fermes françaises, le départ des hommes va provoquer une véritable révolution familiale.

Restées sur les exploitations, les femmes doivent désormais soigner le bétail, récolter, vendre, acheter. Dans l'angoisse permanente d'apprendre un jour le décès de leur maris qui leurs prodiguent tant bien que mal quelques conseils par courrier. Conscients de leur rôle de gardiennes du territoire national, les politiques, le président du conseil René Viviani en tête, les appellent dès le début de la guerre à achever les moissons et à ne pas oublier les travaux de l'automne.

Progressivement, comme à l'usine où les ouvrières prennent leurs marques, les femmes apprennent vite. A tel point que certains poilus s'inquiètent de ne plus trouver leur place, une fois de retour chez eux. Malgré l'aide des personnes âgées et des enfants, la culture des champs s'avère vite épuisante et de nombreuses agricultrices sont vite surmenées.
Les chevaux étant réquisitionnés pour le front, certaines femmes se mettent à plusieurs pour tirer elles-mêmes des charrues comme sur cette photographie qui fera le tour du monde et sera largement repris par la propagande américaine pour soutenir l'effort de guerre des françaises. En tout, 850.000 femmes se retrouvent à la tête d'exploitations avec parfois des surprises comme en Dordogne où les paysannes améliorent la valeur des fermes et arrivent même à payer des dettes antérieures à la mobilisation.

Entre 1914 et 1918, près de 550.000 agriculteurs perdent la vie au combat. Une véritable saignée, accompagnée d'une destruction sans précédent des terrains. Deux millions et demi d'hectares sont dévastés, soit l'équivalent en superficie d'une région comme la Champagne-Ardenne. Les femmes, elles tireront paradoxalement profit de cette période pour s'émanciper professionnellement et poser sans le vouloir les bases d'un féminisme en marche.

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<p>Les paysannes sont parmi&nbsp;les h&eacute;ro&iuml;nes oubli&eacute;es de la Grande Guerre. Leurs maris au front, elles vont se mobiliser afin de continuer &agrave; entretenir la puissance agricole fran&ccedil;aise.</p> <h2>Les paysannes, ces&nbsp;h&eacute;ro&iuml;nes oubli&eacute;es de 14-18</h2> <p>Plus de 800&nbsp;000 d&#39;entre elles vont se retrouver &agrave; g&eacute;rer des exploitations et ainsi continuer &agrave; nourrir la population enti&egrave;re.&nbsp;Durant la <a href="https://www.lumni.fr/serie/apocalypse-la-premiere-guerre-mondiale" target="_blank">guerre</a>, 3,4&nbsp;millions de paysans partent en direction des champs de bataille. Dans cette <a href="https://www.lumni.fr/video/soulevement-populaire-en-1907" target="_blank">France rurale</a> o&ugrave;&nbsp;les agriculteurs repr&eacute;sentent&nbsp; 40&nbsp;% de la population, les femmes prennent alors la rel&egrave;ve dans les champs, afin de continuer &agrave; produire pour <a href="https://www.lumni.fr/quiz/nourrir-une-population-en-croissance-12" target="_blank">nourrir la population</a>, civils et soldats confondus. Dans les <a href="https://www.lumni.fr/video/la-micro-ferme-du-bec-hellouin-est-un-modele-de-permaculture-a-suivre" target="_blank">fermes</a> fran&ccedil;aises, le d&eacute;part des hommes va provoquer une v&eacute;ritable r&eacute;volution familiale.</p> <p>Rest&eacute;es sur les exploitations, les femmes doivent d&eacute;sormais soigner le b&eacute;tail, r&eacute;colter, vendre, acheter. Dans l&#39;angoisse permanente d&#39;apprendre un jour le d&eacute;c&egrave;s de leur mari qui leur prodigue tant bien que mal quelques conseils par courrier. Conscient de leur r&ocirc;le de <strong>gardiennes du territoire national</strong>, les politiques, le pr&eacute;sident du Conseil Ren&eacute; Viviani en t&ecirc;te les appelle d&egrave;s le d&eacute;but de la guerre &agrave; achever les moissons et &agrave; ne pas oublier les travaux de l&#39;automne.</p> <div>► Par M. Guillerot</div> <div>Source archives : Mus&eacute;e de la Grande Guerre du Pays de Meaux - Path&eacute; Gaumont - Gallica BNF - BDIC Fonds</div> <div>&copy; France 3</div> ©France 3

 

Crédits images
  • Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux
  • Pathé Gaumont
  • Gallica BNF
  • BDIC Fonds Valois
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