Pour les sages des finances publiques, il faut "suspendre l’exécution des travaux de la gare de Vandières jusqu’au moment où l’évolution du trafic assurera la rentabilité socio-économique du projet." Un avis qui pourrait bien condamner définitivement la gare d'interconnexion.
Louvigny, l'actuelle gare Lorraine-TGV : "une gare en rase campagne sans interconnexion avec le réseau de transport régional, ce genre de gare ne doit plus être implantée en France".Vandières, la future gare d'interconnexion TGV-TER portée par le Conseil Régional de Lorraine et la majorité des collectivités de la Région : "la gare de trop dont il faut suspendre l’exécution des travaux de la gare de Vandières jusqu’au moment où l’évolution du trafic assurera la rentabilité socio-économique du projet."
La Cour des Comptes ne mâche pas ses mots dans son rapport annuel 2013 sur les finances publiques présenté mardi 12 février 2013. Elle insiste en particulier sur la nécessité de ne pas construire deux gares à proximité l'une de l'autre.
"Le financement de la gare de Vandières n’est pas encore défini et sa construction n’a donc pas commencé à ce jour, RFF étant chargé d’une étude préliminaire. Si le projet allait jusqu’à son terme, on aboutirait ainsi à la construction de deux gares TGV situées à moins de 20 km l’une de l’autre, dont l’une, celle de Cheminot-Louvigny, mal située, n’aurait plus d’utilité. Il est envisagé que cette dernière soit reconvertie en gare de fret TGV, projet dont la pertinence n’est à ce jour toujours pas établie."
Des avis tranchés que vous pouvez consulter en détail ci-dessous.
Rapport de la Cour des Comptes du 12 02 2013 : Vandières Louvigny, une gare TGV de trop
Seules Metz et la Moselle satisfaits sur la suspension de Vandières
Dominique Gros, maire PS de Metz, l'écrit dans sa réponse :
"il m'apparaît, comme vous le mettez en exergue, que le rapport entre le coût très important de ce projet et les avantages qu'il procurerait aux usagers ne joue pas en faveur d'une réalisation à court terme et ce dans un contexte plus général de réduction des financements publics, en particulier affectés aux Collectivités Locales. "
Le conseil général de la Moselle de son côté,s 'est toujours opposé au projet, estimant la gare de Louvigny satisfaisante et accueillant un trafic de passagers plus importants que prévus.
Mais les autres départements et la Région Lorraine "s'étonnent" des conclusions de la Cour, estimant que Vandières doit se faire, et que la "recommandation (de la Cour des Comptes) va à l’encontre d’une DUP prise par le Premier Ministre, après avis du Conseil d’Etat, et qui a acté la rentabilité socioéconomique du projet."
De son côté, Jean-Pierre Masseret a précisé dans un communiqué que la Cour des Comptes "dresse un constat qui confirme la position défendue depuis l’origine par le Conseil Régional de Lorraine. La gare de Vandières est bien la gare du bon sens, seule gare possible de croisement entre le TER et le TGV. (...) Le rapport rendu aujourd’hui démontre l’absurdité du maintien de cette gare (Louvigny, NDLR). Suspendre les travaux de réalisation de la gare de Vandières (...) condamnerait les Lorrains à rester dans cette situation absurde pour l’éternité. Ce n’est pas acceptable !"
Voyez ce reportage de mars 2011 :
Reste qu'à la date d'aujourd'hui, les travaux n'ont toujours pas commencé...
Le financement de Vandières vu par la Cour des Comptes
"De nouvelles études ayant confirmé la faisabilité d’une gare d’interconnexion à Vandières, des mesures conservatoires ont été décidées, le 25 janvier 2002, par le ministre des transports. Le coût de ces mesures, 23,6 M€, a été supporté par l’État.Ces travaux conservatoires (dimensionnement de l’emprise ferroviaire, réalisation des culées de viaduc, remblai) ont été réalisés concomitamment à ceux de la première phase de la ligne, ouvrant la voie à la construction de la gare elle-même.
Le 4 juillet 2005, à l’occasion du comité de pilotage de la ligne, la répartition de la maîtrise d’ouvrage pour cette construction a été présentée, conformément aux dispositions législatives et réglementaires :
- La région Lorraine pour le bâtiment, la réalisation des abords et les installations voyageurs,
- RFF pour le génie civil et les équipements ferroviaires.
Le coût de construction de la gare à Vandières est estimé à 88,8 M€321, à la charge de différentes collectivités territoriales lorraines.
Si l’on ajoute le coût de reconversion de la gare de Cheminot-Louvigny, soit 4,7 M€, à l’avenir incertain, le coût total, des gares TGV Lorraine devrait s’élever à 156 M€. Ce montant est bien supérieur au coût moyen d’une gare TGV."