Fusillade au lycée : retour à Winnenden, quatre ans après la tuerie dans l'école

Il y a quelques semaines, un inconnu menaçait de commettre une tuerie dans un lycée, probablement à Strasbourg. Cette menace a choqué, parce que cela arrive. Le 11 mars 2009, à Winnenden dans la banlieue de Stuttgart, un ancien élève a tué 9 élèves et trois enseignantes.

Le 11 mars 2009, à Winnenden dans la banlieue de Stuttgart, un ancien élève de la Albertville Realschule s'introduisait dans l'école;  armé, il y a tué 9 élèves et trois enseignantes. Trois hommes ont trouvé la mort, il les a abattu pendant sa fuite, qui s'est terminée avec le suicide du tireur. Un traumatisme pour toute la ville de Wimmenden, qui a su surmonter cette épreuve…

trois salles de classe sanctuarisées

Ne pas être réduits à un fait divers, c'est important pour les habitants de Winnenden.  Ici, pas de micro trottoir dans la rue, pas d'interview de lycéens dans la cour d'école. La ville veille à protéger ses enfants, refusant toute victimisation: ici, on est important pour ses qualités, pas parce qu'on a été témoin de la tragédie du 11 mars 2009.

Après ce 11 mars, l'école a été entièrement rénovée, mais trois salles de classe sont sanctuarisées, celles dans lesquelles des élèves et des enseignantes ont trouvé la mort. Dans l'une de ces salles, un lieu de commémoration, ouvert aux élèves. De petits pupitres gris, sur ces pupitres, des photos des victimes, leur nom, de petits objets déposés là par leurs proches, leurs amis.
"Les élèves ont accès à cette salle une fois l'an, le jour anniversaire de la fusillade, mais nous n'obligeons personne à y entrer. Les murs sont restés tels quels, voyez, ici sont affichés les derniers exposés réalisés par la classe ", raconte Sven Kubick, le directeur de la Albertville Realschule. "Après une telle tragédie, il faut se concentrer sur l'avenir. Chez nous, le mieux vivre ensemble, la gestion des conflits et de l'agressivité prennent une place toute particulière".



Winnenden, une petite ville de 28 000 habitants : ici, tout le monde connait Martin Schmitzer, le rédacteur en chef du journal local. Le 11 mars 2009, Herr Schmitzer a été confronté aux médias du monde entier, assoiffés de sensations et d'émotions brutes. Ceux-ci partis, Winnenden s'est confrontée à sa douleur.
"Nous avons du apprendre à accepter la souffrance des familles, nous avons du apprendre à ne pas l'ignorer ", se souvient Martin Schmitzer, rédacteur en chef Winnender Zeitung. "Et je suis heureux parce que ces familles vivent toujours ici, elles font partie de notre communauté".

une tuerie rappelée dans l'église catholique par un mur des lamentations…

Mais la vie ici a repris son cours, même si, pour l'opinion publique allemande, Winnenden reste synonyme d'un fait divers. " La tragédie est toujours présente, mais nous savons que nous devons continuer à gérer notre quotidien et à penser à notre avenir ", nous dit Hartmut Holzwarht, le Maire de Winnenden. " je dirais presque que cet évenement nous a rendu plus fort. Personnellement, les discussions et la coopération avec les familles des victimes font partie de ce que je vis de plus fort humainement dans mes fonctions de maire ".

Des familles qui ont voulu s'engager contre la violence à l'école sous toutes ses formes. Hardy Schober a perdu sa fille ce 11 mars 2009, avec d'autres parents, il a crée une structure contre les violences à l'école, le " Aktionsbündnis gegen gewalt an Schulen ", une association doublée d'une fondation, qui intervient auprès d'enfants et de jeunes. "Il m'est arrivé ce qu'il y a de pire pour un parent, la mort de l'enfant. Cela m'a donné de la force : plus rien ne pourra m'abattre, plus rien ne me surprendra, plus rien ne m'arrêtera", confie Hardy Schober. "ma fille, en mourant ce jour là, m'a confié une mission, et je vais la mener à bien".

Et puis à Winnenden, on agit aussi pour rendre un peu de l'empathie et de la compassion que la ville a connu après la tuerie. Les enfants apprennent cela aussi à l'école, au travers de projets humanitaires. Ils sont accompagnés dans ces projets par les parents d'élèves tuées ici, le 11 mars 2009; un chapitre de l'histoire de cette communauté qui ne se refermera jamais.



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