Oradour : les "Malgré-Nous" attendent du président allemand une reconnaissance de leur drame

Le président français François Hollande et son homologue allemand Joachim Gauck se rendront mercredi dans le village d'Oradour-sur-Glane, près de 70 ans après le massacre de 642 villageois par la division SS "Das Reich". C'est la première visite d'un président allemand dans ce village martyr.

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 Les Alsaciens suivront attentivement cette visite. L'Allemagne n'a jamais reconnu l'incorporation de force comme crime de guerre. Le déplacement des deux présidents est un geste symbolique fort, en cette année du cinquantenaire du Traité de l’Elysée.





 

Interviews : Robert Hébras, témoin du massacre du 10 juin 1944 - Raymond Frugier, maire d'Oradour-sur-Glane



Rendez-vous mercredi à 14h pour une émission spéciale à l'occasion de cette visite présidentielle à Oradour-sur-Glane



Oradour: les "Malgré-Nous" attendent du président allemand une reconnaissance de leur drame

Les "Malgré-Nous" alsaciens et mosellans, incorporés de force dans l'armée nazie en 1940-45, attendent du président Joachim Gauck qu'il profite de son déplacement historique à Oradour, mercredi, pour reconnaître le caractère criminel de cette incorporation, ont-ils indiqué lundi. "J'espère que le président allemand va évoquer le sort des Malgré-Nous, qu'il fera quelque chose pour nous", a dit René Gall, le président délégué de l'association des Association des évadés et incorporés de force (ADEIF). Treize "Malgré-Nous" faisaient partie de la division SS "Das Reich" qui massacra 642 personnes à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne)  le 10 juin 1944, rappelle M. Gall.

une reconnaissance de l'incorporation de force comme crime de guerre ?

Ces Alsaciens, ainsi que sept Allemands, furent jugés en 1953 par le tribunal militaire de Bordeaux, qui prononça deux condamnations à mort, commuées par la suite, et des peines de travaux forcés. Selon l'historien spécialiste de cette période Jean-Laurent Vonau, par ailleurs conseiller général du Bas-Rhin, le drame d'Oradour a constitué de ce fait un traumatisme majeur pour l'Alsace-Moselle. Si le président Gauck, à Oradour, "ne parle pas de l'incorporation de force, il manquera une dimension à sa démarche". "Paradoxalement, ce crime de guerre (l'incorporation de force des Malgré-Nous) a été reconnu par la France, en la personne de Nicolas Sarkozy lorsqu'il était président, mais jusqu'à présent l'Allemagne ne l'a jamais reconnu", a relevé M. Vonau.

Or les drames d'Oradour et de l'incorporation de force sont liés, car les Alsaciens ayant pris part au massacre "étaient des Français qui n'avaient rien à faire dans l'armée allemande. C'est en raison de la contrainte qu'ils se sont retrouvés là-bas contre leur conscience", a souligné M. Vonau. L'historien alsacien reconnaît toutefois que dans ce dossier "le terrain est miné" pour le chef de l'Etat allemand.

procès entre les associations de Malgré-Nous et Robert Hébras

D'autant que les cicatrices franco-françaises concernant cet épisode doivent trouver un épisode judiciaire cette semaine: la Cour de Cassation doit se prononcer prochainement sur le litige opposant Robert Hébras, l'un des trois survivants du massacre (sur six à l'époque), aux associations de Malgré-Nous. En 2012, M. Hébras avait été condamné en appel à un euro symbolique de dommages et intérêts pour avoir mis en doute, dans un livre sur la tragédie, le caractère contraint de l'incorporation des Malgré-Nous. M. Gall, le président des Malgré-Nous, dit n'avoir "jamais digéré" ces propos de M. Hébras, et pense d'ailleurs que certaines blessures entre Alsaciens et Limousins, douloureux legs d'Oradour, "ne guériront jamais". Le maire de Strasbourg, Roland Ries, doit participer mercredi à Oradour aux cérémonies. 
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