L’ancien directeur de la maison d’arrêt Charles III va être jugé vendredi 13 septembre 2013 pour homicide involontaire. En 2004, un détenu de sa prison avait été sauvagement assassiné par son compagnon de cellule, connu pour sa dangerosité.
L’ancien directeur de la maison d’arrêt Charles III à Nancy va être jugé vendredi 13 septembre 2013 par le tribunal correctionnel de Nancy pour homicide involontaire. Actuellement directeur de la maison d’arrêt de Fresnes (Val-de-Marne), la responsabilité de Stéphane Scotto doit être déterminée dans le meurtre d’un détenu par son compagnon de cellule. Le meurtrier était réputé pour sa dangerosité et sa grande agressivité, il est reproché à l’ancien directeur de ne pas lui avoir porté de vigilance particulière.
En 2004, l’année du drame, la famille de la victime dépose plainte contre Stéphane Scotto qui est alors mis en examen. L’affaire connaissant de multiples rebondissements, un non-lieu sera prononcé et la décision annulée.
Quelques mois plus tard, l’ancien directeur de prison sera finalement renvoyé devant le tribunal correctionnel malgré l'avis contraire du parquet.
Un tel procès reste rare : «à ma connaissance, c’est une première», a expliqué l’avocate du prévenu, Me Marie Desmet à l’AFP.
La maison d'arrêt Charles III est fermée depuis l'année 2009 à cause de ses mauvaises conditions de détention.
Notre reportage de décembre 2011 : le renvoi en correctionnel de l'ancien directeur de prison
Retour sur les faits
Il y a neuf ans, Johnny Agasucci, jeune homme fragile de 25 ans, est placé en détention provisoire à Nancy, dans l’attente d’un procès pour trafic de stupéfiants. Dans sa cellule se trouvent deux autres détenus, dont Sébastien Simonet qui purge une peine pour des actes de torture.Le 24 août 2004, Sébastien Simonet agresse violemment Johnny Agasucci en l’étranglant à mains nues et en lui donnant des coups de pied dans les parties génitales et le ventre ainsi que des coups de coude dans le dos.
Le directeur de prison a "mis dans la même cellule un détenu très jeune, très fragile, et un psychopathe patenté!", résume Me Xavier Iochum, l'avocat des parties civiles.
Pour le meurtre de Johnny Agasucci, son voisin de cellule a été condamné en appel à 27 ans de réclusion criminelle.