Zurich est le premier pôle formation de Suisse. 25 000 étudiants y fréquentent son université et son Ecole polytechnique, l'ETH. Et ces jeunes gens ont de plus en plus de mal à se loger.
Corneel Van der Pol habite provisoirement dans un abri civil sous l'université de Zurich. Ce jeune Hollandais, étudiant en physiques à l'ETH, est arrivé il y a quelques semaines dans la métropole suisse, et il n'a pas trouvé un logement. Alors, quand l'Ecole polytechnique lui a proposé un lit dans son bunker, il n'a pas hésité : avec une vingtaine d'autres étudiants, essentiellement des jeunes étrangers, il loge depuis la rentrée universitaire dans un abri civil - sans lumière du jour, sans réseau de téléphonie mobile, dans un milieu confiné et climatisé en permanence.
S'habituer à la communauté
"Nous, les garçons, nous dormons dans un dortoir, dans des lits à étage " : Corneel fait visiter, la cuisine en commun, les sanitaires, la salle de repos dans laquelle il salue ses camarades. " Nous avons Internet ici, c'est pratique pour travailler, mais ce n'est qu'un toit provisoire, il faut quand même chercher à se loger ailleurs ! ".
Ils sont 20 garçons et deux filles à avoir accepté cet hébergement provisoire cette année. L'année dernière déjà, l'Ecole polytechnique avait eu recours à cette solution pour aider ses étudiants en galère de logement. " Ils payent 1 Franc suisse pour la nuit, et ils ont le temps de prospecter tranquille sur le marché du logement à Zurich ", nous dit Dieter Wüest, de la direction de l'Ecole Polytechnique. " Ce n'est peut être pas très intime comme situation, mais ils apprennent à se connaître, ils se serrent les coudes ! Et l'an passé, certains sont restés ensemble, quand ils ont trouvé un logement ailleurs ! ".
Après le bunker, la galère continue !
Ce bunker sous l'Ecole Polytechnique peut accueillir 50 étudiants, le temps de trouver un hébergement à un prix raisonnable. A Zurich, les chambres à moins de 1000 francs suisses sont rares, mais mi-octobre, tous ces jeunes ont du quitter l'abri, qui a refermé ses portes…
Corneel a de la chance, il a déjà trouvé un toit, mais pour beaucoup de ses camarades, la galère continue.