Sujet ô combien d'actualité cet automne, ce thème qui fait débat était évoqué ce samedi dans l'émission "la Voix est libre"... Avec l'objectif de tenter d'y voir plus clair, alors que les arguments sont nombreux en ce moment, pour dénoncer les premières semaines de réforme.
Tout, d'abord, un état des lieux a été effectué... Pour tenter de comprendre comment se passe la réforme dans une des communes qui l'on mises en place.
Nous avons choisi Metz, une des 74 communes de Moselle à avoir choisi d'adopter ces nouveaux rythmes dès cette rentrée 2013.
Nous avons choisi l'école des Bordes dans le quartier de Borny, un des 73 établissements dans lesquels la journée commence un quart d'heure plus tard, et s'achève 30 minutes plus tôt.
Voyez notre reportage...
![](https://assets.webservices.francetelevisions.fr/v1/assets/images/0a/bd/80/0abd8014-b901-4d64-9089-ea7850058971.jpeg)
Les invités se sont ensuite exprimés, pour apporter leur ressenti.
Tout d'abord, le professeur Hubert Montagner, chronobiologiste réputé, spécialiste du rythme biologique de l'enfant...
L'ancien directeur de recherches de l'INSERM a tout d'abord précisé (après diffusion du reportage) qu'il ne "fallait pas réveiller des enfants de petite section durant la sieste de l'après midi".
Le scientifique s'est aussi montré plus favorable au mercredi matin plutôt qu'au samedi matin pour assurer le cinquième matin... dans un souci de régularité dans la tête de l'enfant.
Autre "cheval de bataille" pour lui : la nécessité de ne pas appliquer le même rythme à un enfant de CP et à un de CM2... La capacité d'attention d'un enfant n'est pas du tout la même, selon son âge...
Autres propos :
Il ne faut pas raisonner uniquement en temps scolaire... Les journées sont des alternances de jours et de nuits toutes les 24 heures, et c'est l'ensemble de ces journées qui est à mieux penser...du lever, jusqu'au coucher...
Il est normal que les enfants paraissent fatigués : ils le sont toujours au premier trimestre, après le rythme des grandes vacances..."
Le professeur Montagner poursuivra ses échanges avec le public lorrain, à l'occasion d'une conférence qu'il donnera ce lundi 25 novembre, à partir de 18 heures, à l'Hôtel de Ville de Metz.
Cette conférence s'inscrit dans une série de manifestations organisées par le CCAS de Metz (centre communal d'actions sociales) intitulées "le mois de la parentalité".
Autre invité, Filippe Pinho, maire PS de Chaligny (près de Neuves-Maisons)...
La commune de Meurthe-et-Moselle a elle aussi fait le choix de basculer dès cette année.
Pour l'élu, la commune est parti d'une expérience de périscolaire qui existait déjà auparavant.
Après 9 semaines d'expérience, le bilan est globalement satisfaisant, tant au niveau des enseignants, qu'au niveau des élus ou des membres de l'éducation populaire qui collaborent sur la commune... En ajoutant que les activités "ne sont pas là pour plaire aux parents mais aux enfants..."
Autres propos :
En terme de coût, nous dépassons certes 150 euros par enfant et par an...mais n'oublions pas que 50 sont à la charge de l'Etat (cette année) et 50 à la charge de la CAF. L'effort budgétaire n'est que de 3%...
Nous avons choisi de faire la gratuité des activités pour les familles (et donc le financement par les impôts)... 93% des enfants participent à ces activités..."
Un son de cloche très différent : celui de Monique Roche, maire sans étiquette de Blâmont
Elle soulève que les communes ne sont pas armées de la même façon pour gérer ce type de problématique... Et que c'est particulièrement vrai en zones rurales !
Les écoles sont le résultat d'un regroupement pédagogique intercommunal (RPI), avec des problèmes de transport supplémentaires par rapport à l'ancien mode de fonctionnement.
Autre difficulté : trouver le personnel adéquat pour assurer les activités.
Elle pose la question :
Croyez vous que c'est facile de réussir à recruter 10 personnes chaque jour pour assurer 45 minutes ? Et de passer brutalement, pour une des communes du RPI, d'un coût de 20.000 euros à un coût de 30.000 euros ?"
Deux autres invités ont apporté leur vision des choses :
- Emmanuel Degritot, co secrétaire départemental du SNUIPP FSU, insiste sur la nécessité pour le ministre de l'Education Nationale Vincent Peillon de "revoir sa copie"
- et Lucie Monzein, parent d'élève, se dit quant à elle "prête à redescendre dans la rue, si rien ne bouge"
POUR EN SAVOIR PLUS....
Quelques articles :
- sur le Figaro.fr : la grogne continue
- sur le site de l'Express : l'idée d'un Grenelle de l'Education, finalement écartée
- sur le Monde.fr : 80% des communes qui pratiquent sont satisfaites
Visionnez ce bref résumé...
Retrouvez la vidéo de l'émission...