C'est la décision de l'ordre régional des médecins : l'institution n'a pas attendu la fin de la procédure pour écarter de l'activité médicale l'un des 7 praticiens suspectés de trafics. Le médecin en question compte faire appel de cette décision.
Tout est parti d'un constat de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie de la Moselle qui s'est étonné d'un tel niveau de prescriptions vis à vis de certains patients.
Depuis, interpellations, gardes à vues, mises en examen, et déroulé d'une lourde procédure judiciaire ont été effectuées...procédures toujours en cours à ce jour.
Il n'empêche : l'un des médecins, le Dr Pierre Acéti, se voit "interdit de dispense des soins aux assurés sociaux pour 4 ans, à compter du 1er mars prochain".
L'Ordre s'appuie sur ces "anomalies constatées par la CPAM, concernant 26 patients, censés se voire prescrire des quantités pharaoniques de Subutex (substitut de la morphine) et de Skénan...largement supérieures aux posologies maximales possibles !"
De plus, ces supposés patients se voyaient prescrire ces médicaments avec des renouvellements bien plus fréquents, par rapport à ce qui se pratique : 28 jours sont nécessaires en effet entre deux renouvellements !
Ce médecin fait partie des 7 praticiens mosellans mis en cause dans ce volet lorrain du trafic de ces médicaments destinés, dans ce marché clandestin, à être vendus à des toxicomanes :
- après 3 médecins interpellés l'an dernier à Metz
- après l'implication du médecin de Hombourg Haut et maire de la commune
- 3 autres médecins (de Metz et Maizières les Metz) ont été mis en garde à vue début 2014 par la PJ de Metz (pour un trafic des mêmes produits, mais dans des quantités plus "raisonnables" que celles de l'an dernier (avec un préjudice de la Sécurité Sociale dépassant les deux millions d'euros)
On ne sait pas encore si certains pharmaciens vont être impliqués dans les poursuites.
Dans le volet parisien de ce trafic, il était établi en effet que certains pharmaciens s'étaient montrés très légers dans leur vigilance, voyant certains patients se présenter avec des dizaines de cartes Vitale, et des ordonnances en quantité équivalente...sur lesquelles il était prescrit des quantités inconsommables de ces médicaments !
Ce trafic était illustré dans un récent numéro de notre magazine "Pièces à convictions".
Ecoutez les explications de Pierre-Yves Couilleau, procureur de la République de Metz, le 15 mars 2013, sur cette affaire...