Journée européenne de la mémoire de l'Holocauste : comment ne pas oublier ?

Le 27 janvier est la date de la Journée européenne de la mémoire de l'Holocauste. Elle correspond au jour où l'armée soviétique est entrée dans le camp d'Auschwitz. Mais comment faire comprendre aux plus jeunes l'importance de transmettre la mémoire ?

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La Journée internationale à la mémoire des victimes de la Shoah et de prévention des crimes contre l’humanité est organisée chaque année le 27 janvier. Une décision de l'ONU adoptée en 2005.

C’est le 27 janvier 1945 que la première patrouille de l’Armée rouge a fait son apparition à Auschwitz III en fin de matinée et à Birkenau ainsi qu’à Auschwitz I en milieu d’après-midi. Quelque 7 000 détenus les accueillaient en libérateurs dans un camp jonché de cadavres. Au fur et à mesure de leur avancée, les Soviétiques et les Alliés découvraient l’horreur des camps.

Chaque année depuis 20 ans, des professeurs du lycée de la communication de Metz emmènent des élèves de terminale dans un périple à travers l'Europe de l'Est, jusqu'au camp d'Auschwitz-Birkenau, pour tenter de faire comprendre l'incompréhensible à ces lycéens. En 2013, France 3 Lorraine les a accompagné et réalisé avec eux "itinéraire d'une mémoire meurtrie", un webdocumentaire collaboratif, empli de témoignages : textes, photos et vidéos.


En 2002, les ministres européens de l’Éducation ont adopté une déclaration instituant la "Journée de la mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité" dans les établissements scolaires des États membres. Mais il n'est pas simple pour les enseignants de transmettre cette mémoire. et plus encore aujourd'hui alors que les témoins vivants et survivants sont de plus en plus rares.

Une transmission délicate, même pour les spécialistes


Le Docteur Piotr Cywiński était en Lorraine, mercredi 20 novembre 2013, pour participer à une conférence du Centre Pompidou-Metz sur le thème : "La muséographie d’histoire : le musée d’état d’Auschwitz-Birkenau".

Directeur depuis 2006 de ce musée, tout à la fois site de mémoire, actuel plus important cimetière du monde et symbole de la Shoah, il a évoqué cette difficulté à transmettre, sous l'angle des choix muséologiques et notamment ceux de la muséographie d’histoire. Avec une question essentielle : comment faire vivre et faire comprendre un tel site aux visiteurs de tous âge, sans être rébarbatif, tout en respectant ceux qui y ont perdu la vie.

Il était ce soir là, l'invité du 1920 Lorraine :

 

Pour aller plus loin 

Peillon: des professeurs mieux formés pour enseigner la Shoah
Vincent Peillon a annoncé lundi 27 janvier 2014 que les professeurs seraient à l'avenir mieux formés et dotés de moyens pédagogiques renforcés pour enseigner l'histoire de la Shoah, sujet sensible dans les écoles.

"Nous allons intensifier les formations autour de ces thèmes dans les Écoles supérieures du professorat et de l'éducation (Espé) et offrir davantage de ressources pédagogiques pour faire classe", a déclaré le ministre de l'Education nationale, en visite dans l'académie de Grenoble pour la Journée internationale de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l'humanité.

"Je veux que les enseignants, dont certains se sentent un peu démunis face à ces questions, aient les moyens de transmettre les valeurs fondamentales de l'école de la République". Vincent Peillon.

Au cours de son déplacement, le ministre a reconnu que depuis l'affaire Dieudonné, des tensions étaient apparues dans des établissements de centre ville et de zones sensibles, "dans un nombre marginal".

En janvier, deux lycéens du lycée Rosa-Parks de Montgeron, en banlieue parisienne, ont été placés en garde à vue pour avoir fait une "quenelle", ce geste de ralliement au polémiste Dieudonné qui se veut antisystème mais est souvent jugé antisémite, avant d'être exclus définitivement de l'établissement.

En visite à l'école de Beauvallon de Dieulefit, village des Justes parmi les nations, le ministre a rappelé le rôle de la pédagogie dans la transmission de la mémoire et des valeurs aux plus jeunes.

"On doit montrer à notre jeunesse que la France a su résister à des actes de racisme et de haine, que des professeurs ordinaires par leur acte de résistance ont sauvé des vie parfois au péril de la leur", a souligné M. Peillon.

En France, l'enseignement de la Shoah est obligatoire dans les classes de troisième et de première ou terminale depuis la fin des années 1980.
Depuis 1982, il peut être dispensé dès l'école primaire, généralement au CM2. 

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