Le jeune homme qui a blessé à coups de couteau un élève et un professeur du collège-lycée Saint-André de Colmar a été mis en examen jeudi.
Cet ancien élève, âgé de 18 ans et demi, a été mis en examen pour "tentative d'assassinat" envers le lycéen et pour violences volontaires avec arme sur un enseignant dans un établissement scolaire, a-t-on indiqué.Présenté jeudi matin devant le juge des libertés et de la détention, ce dernier a ordonné son placement en détention provisoire. Devant le juge d'instruction, le jeune majeur a contesté avoir prémédité son geste, a-t-on précisé. Par dépit amoureux, le jeune homme s'était introduit mardi dans l'enceinte du lycée Saint-André de Colmar, blessant à coups de couteau son rival, un lycéen de 17 ans, et un professeur qui tentait de s'interposer, sans que les jours des deux victimes soient en danger.
Cet ancien élève de cet établissement qu'il avait quitté en juin dernier, s'y était introduit dans le but de "se venger du nouveau petit copain de sa petite amie", une élève scolarisée en première, avait indiqué une source proche de l'enquête. Il avait pris à partie son rival, élève en terminale. Au moment où celui-ci tournait les talons, il avait sorti d'un sac à dos un couteau de cuisine doté d'une lame de 30 cm, qu'il a plantée dans le dos de sa victime, à proximité de la colonne vertébrale, puis au cou, sans toucher d'organe vital, avait indiqué le parquet. Un professeur d'histoire-géographie de 60 ans qui était alors intervenu avait été blessé au passage à l'arcade sourcilière. L'élève qui a eu le poumon perforé se trouvait toujours hospitalisé et s'est vu prescrire provisoirement une interruption temporaire de travail (ITT) de trois semaines. Le professeur, plus légèrement blessé, s'est vu indiquer une ITT de cinq jours.
Le rappel des faits
Pas "repéré comme une intrusion"
Le chef d'établissement a fait une annonce par hauts parleurs, avant midi, pour prévenir toutes rumeurs. Et une cellule d'urgence médico-psychologique a été mise en place pour prendre en charge les élèves qui ont pu être choqués par ce qu'ils ont vu. L'élève blessé a été hospitalisé et se trouvait en milieu d'après-midi dans un état stationnaire, mais ses jours ne sont pas en danger, a précisé Mme Savouret. Quant aux blessures de l'enseignant, "les choses sont rassurantes de son côté", a-t-elle commenté. Il s'est tout de même vu prescrire une interruption temporaire de travail de cinq jours, a précisé le parquet. L'incident a suscité la "vive émotion" du ministre de l'Education nationale, Vincent Peillon, qui a exprimé "toute sa solidarité aux victimes de cet acte effroyable", et a adressé un "message de soutien à l'ensemble de la communauté éducative et aux élèves de cet établissement".La directrice d'académie a déclaré qu'il fallait "replacer cet événement dans son contexte": celui d'un "dépit amoureux entre jeunes gens", qui n'a rien à voir avec un problème scolaire et qui "relève de la sphère privée". Interrogée sur la sécurité de l'établissement, elle a répondu que l'agresseur, en tant qu'ancien élève connu de l'équipe d'encadrement, a pu pénétrer dans l'enceinte scolaire sans que son geste soit "repéré comme une intrusion". Quant à l'agresseur, il a été placé en garde à vue dans la foulée de son interpellation, a raconté le procureur.
Après avoir obtenu son bac, il était sur le point d'intégrer une école d'infirmiers. L'agresseur risque une mise en examen pour tentative d'assassinat, a précisé Philippe Vannier : en effet plusieurs témoignages de ses anciens camarades "laissent penser qu'il avait réfléchi à son acte" avant d'agir.