La condamnation de Dieter Krombach à 15 ans de réclusion criminelle pour la mort en 1982 de sa belle-fille Kalinka Bamberski est devenue définitive mercredi pour la justice française, son pourvoi ayant été rejeté par la Cour de cassation.
L'un de ses avocats, Me Philippe Ohayon, avait annoncé avant la décision que si M. Krombach n'obtenait pas gain de cause, il saisirait la Cour de justice de l'Union européenne. Dieter Krombach, un ancien médecin de 78 ans, a été condamné en première instance et en appel à 15 ans de réclusion criminelle pour violences volontaires aggravées ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Mais une décision de la justice allemande, en 1987, avait définitivement mis fin à d'éventuelles poursuites contre lui dans cette même affaire. Kalinka Bamberski avait été retrouvée morte le 10 juillet 1982 à Linda en Allemagne.
Lors de l'audience le 26 février, l'avocate de M. Krombach à la Cour de cassation, Me Claire Waquet, avait invoqué devant la chambre criminelle le principe selon lequel un individu ne peut être jugé deux fois pour la même affaire. Préconisant le rejet du pourvoi, l'avocat général avait quant à lui estimé que M. Krombach n'avait "jamais été jugé, et a fortiori ni condamné, ni blanchi" en Allemagne, la décision de 1987 ayant seulement eu pour conséquence de "ne pas introduire d'action publique" contre lui.
En octobre 2009, M. Krombach avait été retrouvé ligoté à Mulhouse. Il avait alors été interpellé par la police française, ce qui avait ouvert la voie à sa comparution devant les assises. Le père de Kalinka, André Bamberski, est soupçonné d'avoir orchestré l'opération. Il doit être jugé fin mai à Mulhouse pour enlèvement et séquestration, ainsi que pour complicité de violences et association de malfaiteurs. M. Bamberski reste persuadé, comme il l'est depuis qu'il a lu le rapport d'autopsie, quatre mois après le décès de sa fille, alors âgée de 14 ans, que Dieter Krombach l'a violée avant de la tuer pour cacher son crime sexuel. Le médecin allemand a évoqué lors de son procès en appel l'hypothèse de l'erreur médicale.