Le groupe chimique suisse Clariant a été condamné devant les prud'hommes de Mulhouse à verser environ 2,5 millions d'euros à 75 ex-salariés qu'il avait licenciés en fermant son site de Huningue en 2011, a-t-on appris lundi auprès de leur avocat.
Les raisons invoquées par le chimiste suisse basé à Muttenz, dans la banlieue de Bâle, pour justifier la fermeture du site, n'ont pas convaincu le conseil de prud'hommes de Mulhouse qui a jugé vendredi que les licenciements prononcés étaient "sans cause réelle et sérieuse", a indiqué l'avocat parisien des salariés, Me Zoran Ilic.Les prud'hommes ont notamment estimé que "le licenciement de chaque salarié a été prononcé en l'absence de motif économique", selon des extraits du délibéré dont l'AFP a obtenu copie. Selon la juridiction française, les licenciements ont par ailleurs été prononcés "en violation de l'obligation préalable (à la fermeture de l'usine, NDLR) de recherche de reclassement" professionnel pour les salariés.
Clariant a été condamné à verser aux plaignants entre 20.000 et 60.000 euros de dommages et intérêts, en fonction de l'ancienneté des salariés, a-t-on indiqué au greffe du conseil de prud'hommes. Le total des indemnités s'élève à 2,5 millions d'euros, selon Me Ilic. Clariant avait fait fermer en juin 2011 cette usine de colorants qui produisait des pigments pour l'automobile et le bâtiment et qui employait quelque 260 personnes. Pour justifier la fermeture du site, le groupe suisse avait invoqué une baisse des ventes liée à la crise de ces deux secteurs. Clariant a un mois pour faire appel du jugement.