Plus de 300 personnes se sont rassemblées samedi dernier à Bantzenheim pour protester contre le projet d'installation d'une aire de grand passage pour les gens du voyage à l'entrée du village.
A la suite de cette manifestation, le préfet du Haut-Rhin, a tenu à réagir : les propos retranscrits sur les banderoles des manifestants attaquaient l’Etat et ma personne en particulier, de sorte qu’il me paraît nécessaire de rétablir certains éléments de contexte et de préciser la situation dans le département du Haut-Rhin.
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Le préfet du Haut-Rhin, Vincent Bouvier, a rappelé à l'ordre mercredi les élus locaux qui contestent l'instauration, près de Mulhouse, d'une aire de grand passage pour l'accueil estival des gens du voyage. Si les collectivités ne joignent pas leurs efforts à ceux de l'Etat pour trouver de tels terrains, dont l'installation est pourtant obligatoire, la préfecture ne pourra pas "donner de suite favorable aux demandes des élus qui constateraient des stationnements illégaux sur leurs bans communaux", fait valoir le préfet dans un communiqué. La mise au point de M. Bouvier intervient en réaction à une manifestation organisée samedi à Bantzenheim, une commune de 1.600 habitants. Quelque 400 personnes, dont le maire de la commune et plusieurs élus, y avaient protesté contre la décision de la préfecture d'y installer une telle aire d'accueil. "Non aux caravanes", "Village sacrifié", "le préfet impose, la population explose", pouvait-on lire sur des pancartes qui affichaient également des slogans hostiles aux tziganes.
Dans son texte rendu public mercredi, M. Bouvier s'indigne que "les propos retranscrits sur les banderoles des manifestants attaquaient l'Etat et (sa) personne en particulier". Sur le fond, il souligne que l'installation d'aires d'accueil pour les tziganes relève d'une "responsabilité partagée entre les collectivités et l'Etat". Or, malgré plusieurs réunions organisées depuis septembre 2013 avec les représentants des collectivités locales, "aucune proposition de terrain ne m'a été faite", déplore le préfet.