Un homme de 26 ans a été condamné mardi en appel à Colmar à 12 ans de réclusion pour avoir tué son père tyrannique de multiples coups de couteau et de hache, soit huit ans de moins que la peine infligée en première instance.
Cette peine est conforme aux réquisitions du parquet, a précisé le greffe de la cour d'assises du Haut-Rhin. En janvier 2013 à Strasbourg, Frédéric Bohnert avait écopé de 20 ans de réclusion - alors même que le ministère public n'avait requis que 15 ans -, une peine "infiniment trop sévère, il ne méritait pas ça", avait martelé son avocate, Me Jocelyne Klopfenstein. L'accusé avait expliqué son geste par la nécessité de se "protéger", mais aussi de protéger sa mère, contre les multiples violences verbales et psychologiques infligées par son père.
Il avait expliqué comment, après des années de souffrance, il avait décidé de tuer Robert Bohnert, un comptable à la retraite de 68 ans, un soir de novembre 2010 au domicile familial de Schiltigheim (banlieue de Strasbourg). Les témoins avaient décrit l'accusé comme un jeune homme timide, sérieux, immature et non violent, ignoré par son père autoritaire et insensible et couvé par sa mère soumise et terrorisée. Une experte psychiatrique avait même affirmé aux jurés que Frédéric Bohnert n'avait "pas (eu) le choix". "Il fallait qu'il tue le tyran pour pouvoir exister, pour pouvoir vivre", avait-elle dit.