Le fabricant de chariots de supermarchés Caddie avait été placé en redressement judiciaire le 4 août dernier par le tribunal de commerce de Paris, deux ans après sa reprise par le groupe Altia, associé à la Banque publique d'investissement (bpifrance).
"Il manque des garanties précises de la part des repreneurs qui doivent démontrer leurs capacités financières et apporter des garanties", a affirmé Dominique Goetz, déléguée CFE-CGC, qui se déclarait "dépitée" à la sortie de l'audience. Selon elle, le tribunal a été "conciliant" en accordant un délai supplémentaire d'une semaine avant de se prononcer sur l'offre de reprise de Caddie, groupe qui emploie 383 salariés en Alsace, alors qu'il aurait pu prononcer la liquidation judiciaire.
"Le tribunal a renvoyé l'audience à lundi prochain pour que les actionnaires puissent déposer l'argent sur des comptes certifiés", a expliqué Jean-Paul Ostertag, délégué CFTC, le syndicat majoritaire qui soutien l'unique offre de reprise portée par Stéphane Dedieu, ancien directeur général de Caddie de 2009 à 2012.
Stéphane Dedieu, quant à lui, s'est toutefois voulu rassurant: "Le juge a estimé qu'il voulait avoir plus de garanties que celles que nous avions apportées. "C'est purement administratif", a-t-il assuré. Les repreneurs doivent "effectuer un virement de 1,7 million qui sera fait demain ou après-demain" pour que l'argent soit déposé en France, a-t-il expliqué. "Le fait que les actionnaires soient étrangers a posé des difficultés juridiques", a-t-il indiqué, soulignant toutefois qu'une autre difficulté au cours de l'audience. La marque Caddie appartient aujourd'hui à une autre société d'Altia. "Il n'est pas question que nous reprenions Caddie sans la marque", a-t-il prévenu.
M. Dedieu porte l'unique offre de reprise du fabricant de chariots de supermarchés dont il deviendrait l'actionnaire majoritaire avec 51% du capital. Il est accompagné par trois sociétés étrangères actives dans ce secteur. La société russe Step, distributeur de Caddie en Europe de l'Est, prendrait 25% de la société, alors que l'italien Bertoldi, distributeur de Caddie depuis 1961, disposerait de 14% des parts, le 10% restant revenant au groupe allemand Shopbox, spécialisé dans l'entretien et la maintenance des chariots. "Il s'agit d'un projet industriel avec des gens qui viennent tous du métier", a affirmé M. Dedieu. Bpifrance n'entre pas au capital de la nouvelle société, mais "elle a mis en place des dispositions pour le financement de la reprise", a indiqué M. Dedieu.
Cette offre prévoit le maintien d'un tiers seulement des salariés, soit 128 sur 383, dont 105 sur le site historique du groupe à Drusenheim, à proximité de Strasbourg, et 23 personnes sur le site de revêtement industriel de Oberhausbergen, où est effectué le zingage des chariots.(AFP)