Attentat contre Charlie Hebdo : réactions et mobilisation en Alsace

Plusieurs milliers de personnes ont participé mercredi au rassemblement organisé place Kléber à Strasbourg en soutien à Charlie Hebdo. Un autre rassemblement a réuni des centaines de Mulhousiens place de la Réunion. Les réactions se multiplient depuis hier. 

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Plus de 100.000 personnes se sont rassemblées dans toute la France mercredi en fin d'après-midi pour rendre hommage aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo, selon un décompte de l'AFP. Des milliers de personnes se sont également rassemblées dans plusieurs villes d'Europe, à l'image de Berlin, Bruxelles, Madrid ou Londres. 

Rassemblements à Strasbourg et Mulhouse

"Deuil national" jeudi en France, Hollande appelle au rassemblement

Le président français François Hollande a décrété une "journée de deuil national" jeudi en France et renouvelé son appel au rassemblement du pays, après l'attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo, qui a fait 12 morts et 11 blessés à Paris. "Notre meilleure arme, c'est notre unité. Rien ne peut nous diviser, rien ne doit nous séparer", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une adresse courte et solennelle à la Nation retransmise sur les chaînes de télévision. Les drapeaux seront aussi mis en berne pendant trois jours, a précisé François Hollande.

Au moins 4500 personnes à Strasbourg

Quelque 4.500 personnes, selon la police, se sont rassemblées dans le centre-ville de Strasbourg mercredi soir pour rendre hommage aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo qui a fait 12 morts. Les manifestants se sont recueillis dans le froid vers 18H30 sur la place Kléber, noire de monde, formant rapidement une foule dense et compacte. "Charlie Akbar", "Je suis Charlie" ou encore "Adieu camarades", pouvait-on lire sur plusieurs pancartes brandies par des manifestants qui ont scandé le nom du journal et allumé des bougies.

De nombreux personnalités locales et responsables religieux, parmi lesquels le préfet d'Alsace Stéphane Bouillon, l'archevêque de Strasbourg, Mgr Jean-Pierre Grallet, et le président des églises protestantes d'Alsace et de Lorraine, Christian Albecker, étaient présents. Dans un communiqué, le comité interreligieux auprès de la région Alsace, qui réunit les principaux cultes alsaciens -catholique, protestant, juif et musulman- a exprimé sa "condamnation totale d'un tel acte qu'aucune cause ne saurait justifier". Les responsables des quatre cultes ont appelé les membres des différentes communautés religieuses à observer une "extrême vigilance pour contrer toute violence" et pour "promouvoir le civisme républicain".

Le premier adjoint de la ville, Alain Fontanel, a indiqué que Strasbourg allait organiser une exposition consacrée à "toutes les unes de Charlie Hebdo" au musée du dessinateur alsacien Tomi Ungerer. Les manifestants étaient également nombreux à évoquer leur émotion et leur sentiment de révolte après l'attaque perpétrée mercredi matin dans les locaux de la rédaction du journal. "Je suis émue, choquée, et j'ai peur pour la suite et les retombées politiques qu'il peut y avoir", a confié Karin Levi, 24 ans, étudiante en formation d'éducateur spécialisé. "On sait que l'islam, ce n'est pas ça", a-t-elle ajouté.

Le cabarettiste alsacien Roger Siffer, également présent, a évoqué son amitié de longue date avec le dessinateur Cabu, son "copain" de 40 ans tué dans la fusillade, qu'il avait revu il y a quelque mois lors d'une séance de dédicace à Strasbourg. "J'étais en train de lire le Canard enchaîné et regardais les dessins de Cabu quand j'ai appris la nouvelle", a-t-il dit. "Les dessinateurs de Charlie Hebdo ont pointé la connerie humaine. Ils (les auteurs de l'attentat) ont répondu avec des armes". Pourtant, "la satire est la meilleure des armes", a ajouté M. Siffert.

Réaction de Roland Ries, Maire (PS) de Strasbourg et Robert Herrmann, Président de l’Eurométropole

L’hebdomadaire Charlie Hebdo a été victime d’une attaque sanglante ce jour faisant, pour l’instant 12 morts et de nombreux blessés. « Nous avons appris avec horreur l'attentat meurtrier qui vient d'être commis contre l'équipe de Charlie Hebdo. Il n’existe pas de mot assez fort pour qualifier un acte d’une telle barbarie. Au-delà de la consternation, c'est même un sentiment de révolte qui nous anime. C'est une très grave atteinte à la liberté de la presse, un des piliers de notre démocratie. Nous souhaitons ardemment que les coupables soient retrouvés et sévèrement sanctionnés au plus vite. Nous apportons tout notre soutien aux familles des victimes, journalistes et policiers » déplorent Roland Ries et Robert Herrmann.

Un premier rassemblement s'est déroulé à Strasbourg en milieu d'après-midi. Des centaines d'agents de la Communauté urbaine (CUS) se sont réunis devant le bâtiment principal de la collectivité pour observer une minute de silence en hommage aux victimes de l'attentat. Des élus, des syndicalistes et de simples agents, les larmes aux yeux pour certains, se sont retrouvés à l'invitation de la direction de la collectivité. "On sentait qu'il y avait une très forte émotion parmi le personnel: il nous est apparu important face au choc de rassembler tout le monde", a expliqué Alain Fontanel, premier adjoint au maire de Strasbourg, évoquant un "acte citoyen". Un rassemblement plus large est prévu mercredi soir dans le centre de la ville.

Réaction de Philippe Richert, Président (UMP) du Conseil Régional d’Alsace

"L'attentat qui a visé, ce matin à Paris, la rédaction de Charlie Hebdo plonge le pays tout entier dans le plus total effroi. Douze personnes ont été sauvagement assassinées. C'est à leurs familles et à leurs proches que vont mes pensées. Je leur adresse, en mon nom et en celui du Conseil régional d'Alsace, mes condoléances les plus attristées. Je veux également assurer tout mon soutien et toute ma sympathie aux journalistes, aux dessinateurs de presse, aux policiers, qui aujourd'hui ont perdu plusieurs de leurs confrères. Cet acte de barbarie ne doit pas rester impuni. Il ne le sera pas, grâce à la détermination de nos forces de police. Mais nous avons aussi à tirer, dès à présent, toutes les conséquences de cette tragédie absolue. En visant la rédaction de "Charlie Hebdo", les terroristes ont voulu porter leurs coups vers l'un des principes fondateurs de notre république : la liberté de la presse.

Informer, s'exprimer, débattre, critiquer : ce sont des droits imprescriptibles en France. Aucune intimidation ne pourra en restreindre le libre exercice. C'est notre propre liberté qui est ici en jeu et tous nous devons nous mobiliser. Il est des heures, dans la vie d'un pays, où la nation doit oublier ses vaines querelles pour ne plus se consacrer qu'à un seul but : se rassembler. Cette heure a sonné. Les islamistes ne diviseront pas la France. Chrétiens, musulmans, juifs, ceux qui croient au Ciel et ceux qui n'y croient pas, nous avons à nous unir pour redonner au mot fraternité tout son sens."





 

Réaction d'Alain Beretz, président de l'Université de Strasbourg


Le communiqué de Jean Rottner, maire UMP de Mulhouse

Je tiens à faire part de ma vive émotion après l’odieux massacre perpétré ce matin dans les locaux du journal « Charlie Hebdo ». Ce meurtre abject constitue une atteinte inacceptable à la liberté d’expression, fondement de notre démocratie républicaine. Face à cette tragédie, l’unité nationale s’impose : nous sommes tous directement concernés et aucune récupération partisane ne saurait être tolérée.
A Mulhouse, les drapeaux sont mis en berne et j’invite l’ensemble de la population mulhousienne à se rassembler pour un hommage solennel aux victimes et à leurs familles, ce jeudi 8 janvier 2015 à 18h30 place de la Réunion.


Réaction de Gilbert Meyer, maire UMP de Colmar

« Le terrorisme vient donc de lancer un nouveau défi à notre pays. Paris a été ce jour la cible d’une violence extrême. Il n’est pas de mots qui puissent traduire la révolte qu’inspire cet attentat. Innommable folie meurtrière. A la légitime indignation qui est la nôtre, doit succéder un sens aigu de nos responsabilités, car cet attentat ne doit pas devenir un objet de discorde et de division. L’Etat doit mettre en oeuvre tous les moyens pour conjurer ces violences meurtrières. Dans l’immédiat, nous pensons d’abord aux nombreuses victimes innocentes de cet acte de barbarie. »

Réaction de Guy-Dominique Kennel, sénateur, président (UMP) du Conseil Général du Bas-Rhin

Je tiens à adresser toutes mes condoléances aux familles des journalistes, des personnels de Charlie Hebdo et des policiers sauvagement assassinés ce matin à Paris. Je tiens également à exprimer ma sympathie et mon soutien à tous ceux, journalistes, écrivains ou artistes …, qui, de par le monde, usent de leur talent pour lutter contre les extrémistes et les obscurantistes qui veulent imposer leur mode de pensée. Avec leurs dessins, Cabu, Wolinski, Charb et Tignous et tous leurs confrères ont bravé les menaces qui pesaient sur eux pour prouver qu’il n’y a pas de liberté sans liberté de la presse. Ils l’ont aujourd’hui payé de leur vie, ainsi que ceux qui les protégeaient, et sont tombés sous les balles d’assassins déterminés et entraînés. Je condamne cet acte avec la plus grande fermeté et j’accorde toute ma confiance aux forces de sécurité pour mettre fin aux agissements de cette minorité « barbare » avec la plus grande célérité.

Le communiqué d'Arlette Grosskost, député (UMP) du Haut-Rhin

Je condamne avec la plus grande fermeté l'attaque barbare qui a frappé le journal Charlie Hebdo, et j'adresse mes plus sincères condoléances aux familles des victimes ainsi qu'à l'ensemble de la famille des policiers et de celle des journalistes. En ce jour sombre pour la démocratie et la liberté d'expression nous devons être solidaires et unis derrière les valeurs de la République pour lutter contre la gangrène des extrémismes. Aucune cause ne saurait justifier ces actes ignobles. J'en appelle au courage de tous nos concitoyens pour faire face avec dignité et responsabilité à cette épreuve qui nous touche tous.

La présidente de l’APCE condamne l'attentat terroriste contre Charlie Hebdo 

Je suis profondément choquée par l'attentat terroriste qui a eu lieu aujourd'hui à Paris, au siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo », a déclaré la Présidente de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE), Anne Brasseur. Mes pensées vont aux victimes de cet attentat atroce et plus particulièrement aux proches des défunts - journalistes et policiers. J'espère que les assassins seront rapidement traduits en justice. Alors que nous ne disposons pas encore d'informations complètes, il ne fait pas de doute qu'il s'agit là d'une attaque directe à la liberté d'expression, l'une des valeurs fondamentales défendues par le Conseil de l'Europe.

Réaction du Comité Interreligieux

Le Comité Interreligieux auprès de la Région Alsace et les responsables des principaux cultes alsaciens (catholique, protestant, juif et musulman) ont appris avec effroi l’ignoble attentat qui a coûté la vie à plusieurs personnes dans les locaux de Charlie Hebdo ce mercredi 7 janvier 2015. Ils  tiennent à exprimer leur condamnation totale d’un tel acte qu’aucune cause ne saurait justifier. Ils disent leur entière solidarité avec toutes les personnes visées par cet attentat. Ils saluent la mémoire des morts et expriment aux familles endeuillées leur profonde sympathie. Ils invitent les membres de leurs communautés religieuses à être d’une extrême vigilance pour contrer toute violence et pour promouvoir le civisme républicain, le respect absolu de toute personne, et la fraternité.

Réaction de la Grande Mosquée de Strasbourg

La Grande Mosquée de Strasbourg apprend avec consternation et tristesse la fusillade meurtrière au siège de Charlie Hebdo. Elle condamne avec la plus grande fermeté cet acte barbare et odieux. Toutes nos pensées vont aux victimes et leurs proches. Nous souhaitons que les auteurs de cet acte cruel soient rapidement appréhendés et fermement sanctionnés.

Stop Fessenheim est Charlie

Parce-que rien, et surtout pas la haine, ne justifie ces actes qui cherchent à museler nos libertés. Ces dessinateurs étaient de véritables artistes de l'humour. L'humour, une valeur essentielle qui permet d'exprimer des opinions citoyennes de la plus belle façon qui soit. A l'image de René Bickel qui sympathiquement nous fait le cadeau de pouvoir utiliser ces dessins dans la lutte antinucléaire alsacienne. Nous sommes tous concernés par cette tragédie, parce que nous voulons vivre dans un pays où nos convictions, nos opinions, nos idées, nos luttes, quelles qu'elles soient et au-delà de tout clivage, doivent pouvoir continuer de s'épanouir comme elles ont toujours pu le faire. Stop Fessenheim souhaite rendre hommage à ces dessinateurs, à ces policiers, et à leurs collègues, à ces 12 personnes, victimes de la lâcheté insupportable de ces fossoyeurs de la liberté, totalement dépourvus de dignité et d'humanité.

Attentat du siège de Charlie Hebdo : les élus locaux de France expriment leur indignation et leur soutien aux familles

Les élus locaux de France, représentés par leurs associations, sont profondément choqués et indignés par l’attentat dont le siège de Charlie Hebdo a été la cible. Ils tiennent ensemble à assurer les familles des victimes de leur soutien et de leur solidarité face à cet acte terroriste d’une violence inqualifiable.
Les élus locaux, qui défendent au quotidien les valeurs de la République et les droits fondamentaux qui en sont le fondement, rappellent leur attachement à la liberté de la presse et saluent le travail indispensable mené par les journalistes. Ils font vivre la démocratie. Alors que notre société connaît une crise économique et sociale durable, les repères qui assurent la stabilité et la continuité de notre République doivent plus que jamais être affirmés et défendus. Le combat pour la liberté est celui de tous. En hommage aux victimes, les élus locaux appellent l’ensemble des Françaises et des Français à se rassembler en soutien à ces valeurs. Les drapeaux des collectivités locales seront mis en berne jeudi 8 janvier 2015.

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