Le préjudice d'anxiété de dix anciens mineurs de fer lorrains, exposés au risque de développer de graves maladies professionnelles, a été reconnu vendredi février 2015 par la justice prud'homale à Longwy. C'est une première pour d'anciens mineurs en France.
Le conseil des Prud'hommes de Longwy a condamné le liquidateur de la société Lormines, l'ancien exploitant des mines de fer aujourd'hui fermées, à verser 4.500 euros de dommages et intérêts à chacun des dix demandeurs.
C'est un moment historique, c'est la première fois que des mineurs font condamner les anciens exploitants, je devrais dire exploiteurs, pour les avoir exposés à des produits cancérogènes, s'est félicité à l'AFP, François Dosso, responsable de la CFDT Mineurs, la voix nouée par l'émotion. C'est une grande victoire pour la corporation minière, mais aussi pour l'ensemble des salariés qui sont exposés à des produits cancérogènes par la faute de l'employeur."
La bataille juridique est toutefois loin d'être terminée. Les Prud'hommes étudient à Forbach des demandes similaires de 850 anciens mineurs des houillères de Lorraine, opposés à leur ancien employeur Charbonnages de France. Un premier jugement sur une première partie de ces dossiers n'est pas attendu avant mai.
Par ailleurs, la décision des Prud'hommes est susceptible d'appel. "De toute façon, on est partis pour aller jusqu'en cassation", avait estimé avant l'audience du jour Me Jean-Paul Teissonnière, l'avocat des anciennes "gueules noires" lorraines.