Profanations : des lycéens ont marché à Sarre-Union pour dire leur indignation

Quelque 200 lycéens ont marché mardi, de leur propre initiative, dans les rues de Sarre-Union pour témoigner de leur indignation après la profanation du cimetière juif de cette petite commune.

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Brandissant des pancartes "Coexist" et "Respect", les jeunes gens sont partis dans le calme de leur établissement, situé dans le centre-ville, avant d'observer deux minutes de silence, ponctuées d'applaudissements, devant une petite synagogue. Ils ont ensuite rejoint la place de la République, où ils ont attendu le passage du cortège présidentiel vers le cimetière juif.

Le reportage de R. Dinckel - G. Bertrand - S. Dillenseger. Interviews : Casper - Gaëtan - Simone Wanner, professeur de religion protestante au collège de Sarre-Union


"Nous sommes tous indignés par cette profanation, c'est très grave", a dit Gaëtan, 17 ans, l'un des organisateurs de cette marche, dont l'idée s'est concrétisée en quelques heures lundi soir via les réseaux sociaux. En tête de cortège, le jeune homme portait un petit drapeau français, "surtout parce qu'il signifie Liberté, Egalité et Fraternité". 

Kasper, 17 ans, élève en 1re L, portait une pancarte avec l'inscription "Coexist". "Cela veut dire qu'on peut tous vivre ensemble sans se taper dessus, il y a ici des élèves de toutes les religions, c'est ce que l'on veut montrer", a-t-il expliqué. "Nous ne marchons pas contre quelque chose, mais pour que notre petite ville, pas habituée à ce bombardement médiatique, retrouve son calme et sa sérénité", a dit Antoine, élève en Terminale ES. "Il n'y a pas d'indifférence des jeunes par rapport à ce qui s'est passé", a-t-il insisté. 

"Ce n'est pas parce que cinq personnes idiotes ont fait ça qu'on est tous comme ça", a témoigné Charlotte, 17 ans, tandis que Margaux, âgée elle aussi de 17 ans, a voulu montrer "qu'on n'accepte pas ça". Une poignée d'enseignants ont également pris part discrètement à la marche. "C'est très beau, je suis fière d'eux, ils montrent ce dont ils sont capables", a dit Simone Wanner, professeur d'enseignement religieux protestant dans le collège de la ville, qui a tenu à être auprès de ses anciens élèves. 

Parmi les élèves interrogés, la plupart ont dit connaître l'identité des jeunes gens en garde à vue depuis lundi et être étonnés de leurs actes. "Nous sommes tous très surpris, ils sont plutôt calmes, discrets, même un peu repliés", a dit un jeune homme. Un enseignant, sous couvert d'anonymat, a confirmé ce constat, se disant "abasourdi que ces élèves aient pu faire ça".
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