Triste anniversaire : il y a 20 ans, un jeune Marocain, Brahim Bouarram meurt noyé après avoir été jeté à la Seine par un manifestant d'extrême droite Rémois venu participer au défilé du Front national.
1er mai 1995. Le défilé du Front National, alors présidé par Jean-Marie Le Pen, est en train de se dérouler dans l'entre-deux tours de l'élection présidentielle. En contrebas du Pont du Carrousel, un jeune Marocain attend son amie. Il est remarqué par quatre skinheads venus de Reims pour défiler avec le Front National. Une altercation a lieu entre ce jeune homme, Brahim Bouarram, et les militants. L'un d'entre eux le pousse dans la Seine. Mais Brahim Bouarram ne sait pas nager. Il meurt noyé. L'accident dramatique va bouleverser la fin de la campagne présidentielle. Deux jours après l'accident, François Mitterrrand, encore Président de la République, vient se recueillir sur les berges de la Seine, à l'endroit où le jeune Marocain a été poussé dans le fleuve.
Trois ans plus tard, le 15 mai 1998, la cour d'Assises de Paris condamne Mickaël Fréminet à huit ans de prison pour le meurtre de Brahim Bouarram. Les trois personnes qui l'accompagnaient sont condamnées à des peines plus légères pour non-assistance à personne en danger.
Ce vendredi 1er mai, à 11h, 20 ans jour pour jour après le drame, un rassemblement a eu lieu au niveau du Pont du Carrousel à l'appel de la Ligue des droits de l'homme, du Mrap mais aussi du Parti de Gauche, du PCF et d'EELV. De nombreux anonymes sont également venus rendre hommage au jeune homme et dénoncer le racisme en France.