L'ancien président ouest-allemand Walter Scheel, qui a également dirigé la diplomatie en initiant le dialogue avec le bloc de l'Est au début des années 1970, est mort à 97 ans, a annoncé mercredi son parti libéral (FDP).
Avec sa politique européenne et tournée vers l'Est, en pleine guerre froide, il a oeuvré "pour la compréhension et la réconciliation de notre continent", a souligné l'actuel chef de l'Etat allemand, Joachim Gauck. Nommé en 1961 ministre de la Coopération économique du chancelier Konrad Adenauer, à l'époque où les libéraux étaient alliés aux conservateurs, il a rangé son parti en 1969 aux côtés des sociaux-démocrates pour devenir le ministre des Affaires étrangères de Willy Brandt.
Devenu le premier libéral à la tête de la diplomatie allemande, il a épousé la "politique de détente" de Willy Brandt, cherchant à engager un rapprochement avec la RDA, tout en favorisant "l'intégration européenne" de la RFA, a rappelé M. Gauck. "Walter Scheel a très fortement façonné la politique étrangère de notre pays en des temps difficiles", a relevé le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, saluant "l'une des grandes figures politiques des premières décennies de la jeune République fédérale allemande".
Il a notamment négocié des accords "avec l'Union soviétique, la Pologne" et d'autres pays de l'Est, "des jalons historiques de la politique de détente", qui ont conduit à "la Réunification allemande et à surmonter la division de l'Europe", a insisté M. Steinmeier. Walter Scheel a été chancelier pendant neuf jours, après la démission en 1974 de Willy Brandt, puis a été élu à la présidence avec les voix libérales et sociaux-démocrates, fonction essentiellement honorifique qu'il a assumée jusqu'en 1979. En retraite depuis 37 ans, il avait trois enfants et vivait dans le sud-ouest du pays avec sa troisième épouse, Barbara.