Alsace : le tourisme équestre galope, un atout pour la région

Découvrir l'Alsace à cheval, de plus en plus de locaux et de touristes font ce choix. La région investit pour les attirer. Une stratégie payante, les gîtes équestres sont plébiscités. Mais l'Alsace manque encore d'offres pour ceux qui ne possèdent pas de canasson et rêvent de balades à cheval.

Au gîte du Pré du Bois, à Orbey, des touristes allemands quittent leur chambre les uns après les autres au petit matin, direction un paddock à quelques mètres à peine. Tout juste réveillés, ils vont s'enquérir de l'état de forme de leurs chevaux, également hébergés chez Christine Strohl et Mario Bottos. Le couple a aménagé son gîte équestre pour accueillir aussi bien les cavaliers que leurs montures.

Il reçoit de plus en plus d'hôtes, des locaux et de nombreux Allemands, des Suisses, des Belges et des vacanciers de toute la France : le tourisme équestre est en vogue en Alsace. "Le nombre de nuitées dans les gîtes progresse en moyenne de deux à trois pour cent chaque année", explique Mario Bottos, ancien président du comité départemental de tourisme équestre du Haut-Rhin

2700 kilomètres de chemins de randonnée

L'Alsace a des atouts pour attirer les cavaliers : avec plus de 50 gîtes équestres et 2700 kilomètres de chemins de randonnée du nord au sud - répertoriés sur le site L'Alsace à cheval - elle est l’un des fers de lance du tourisme équestre en France. "La Région et l'Europe nous soutiennent beaucoup. Grâce aux subventions, j'ai par exemple pu construire un hangar spacieux accolé au gîte avec des box pour ceux qui veulent y laisser leur cheval la nuit, confie encore le propriétaire du gîte du Pré du Bois. Il y a un vrai intérêt pour tout le monde, car c’est de l’écotourisme. Les gens se déplacent à cheval, sans voiture. Et ils dépensent leur argent dans toutes les Vosges : ils s'arrêtent pour déjeuner dans une ferme auberge ou visiter certains lieux...".

De plus en plus de barres d’attache sont ainsi installées dans la nature, devant les restaurants ou les châteaux (voir post ci-dessous).

"Je viens ici à Orbey pour la troisième année consécutive, assure Sophie, qui n'a pas hésité à faire six heures de route depuis chez elle, dans l'Allgäu (Allemagne) pour passer trois jours en Alsace. Ici, il y a de la forêt, des montagnes mais aussi des crêtes rocheuses qui offrent une vue incroyable quand la météo est de la partie. Il y a tout… Et Christine et Mario sont tellement sympas, les chevaux sont bien soignés."

D'autres préfèrent randonner en itinérance, de gîte en gîte, comme Iris. Cette Allemande organise des séjours pour des clients et choisit très souvent les Vosges comme terrain de jeu. "On est partis de Saverne et on va jusqu'à Colmar en dix jours", indique-t-elle, elle aussi séduite par la région, sa gastronomie et ses paysages. 

Les balades à l'heure, un créneau à développer

L'Alsace a tout ce qu'il faut pour conquérir les cavaliers qui possèdent leur propre cheval, mais elle n'a pas encore suffisamment d'offres pour les autres. Maurice Munsch, à Jungholtz, est l'un des rares à avoir une cavalerie adaptée pour proposer des balades à l'heure ou la journée. Dans son ranch, il héberge environ 70 chevaux, dont 30 peuvent être montés par ses clients, débutants ou confirmés.

"La plupart sont nés chez nous, c’est pour cela qu’ils sont gentils, qu’ils peuvent se mélanger sans problème, et que les gens et les enfants peuvent facilement les approcher, indique-t-il. Nous sommes sur le terrain depuis 1975. Nous sommes des gens du métier, des agriculteurs, et nous faisons tout nous-mêmes : la nourriture pour les animaux, le foin, la paille, nous avons beaucoup de prairies également. Les autres n’ont pas cela, donc tout leur revient très cher. Ce ne serait pas tenable."

Lui aussi attire des Allemands, Suisses et Belges mais aussi beaucoup d'habitants des environs qui fréquentent son centre très régulièrement, comme Lili : "Je viens une ou deux fois par semaine, car Maurice organise des sorties les mercredis, samedis et dimanches et même tous les jours pendant les vacances scolaires. Je n'ai pas de cheval à moi et ici, j'ai des affinités avec certains chevaux, je peux souvent monter les mêmes".

Maurice Munsch organise également des randonnées de plusieurs jours que lui ou l'un de ses employés pilote, comme chaque balade, pour veiller à la sécurité des cavaliers et des chevaux. 

 

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