Alsace : séisme dans le basket, Gries-Oberhoffen et Souffelweyersheim s'unissent en Pro B

Le nord de l'Alsace, terre de basket, entre en profonde mutation : dès la saison prochaine, l'ASA, l'Alliance Sport Alsace, fédèrera cinq clubs. Gries-Obershoffen et Souffelweyersheim, les deux frères ennemis de la Pro B, vont fusionner leurs équipes professionnelles masculines.

Le but de ce projet d'Alliance Sport Alsace va bien au-delà de la fusion des deux équipes de Pro B, les Verts du BCGO - basket club de Gries-Oberhoffen - et les Rouges du BCS - basket club de Souffelweyersheim -, mais c'est bien cette partie de l'annonce qui fera le plus grand bruit tant l'identité de chacun de ces deux clubs est forte et ancrée dans son territoire.

"Si l'on présente bien les choses, il n'y a pas de raison que les supporters n'adhèrent pas... Le père Roeckel et le père Mittelhaeuser se sont parlés, c'est que tout va bien", sourit Romuald Roeckel, le président du BCGO. Traduisez : les deux familles historiques des deux clubs soutiennent l'idée de jouer sous les mêmes couleurs, et l'approbation des anciens comptent dans ces deux structures à l'histoire passionnée.

Un an de réflexion et de discussions

Le rapprochement de ces deux entités professionnelles est en fait la dernière pierre apportée à un édifice en construction depuis de longs mois. "Avant que n'interviennent les discussions avec Souffel, cela faisait déjà un an que nous travaillions, avec le basket club Nord Alsace (Haguenau, Reichshoffen et Niederbronn-les-Bains), Weyersheim et Walbourg-Eschbach, pour se rapprocher et se renforcer à tous les niveaux", explique Romuald Roeckel, approuvé par les quatre autres présidents, dans une déclaration commune communiquée ce 27 avril. 

ASA est le fruit d’une réflexion où chacun des acteurs vise l’excellence au service de ses bénévoles, de ses licenciés, de ses partisans et des différents écosystèmes. 

Les présidents de Gries-Oberhoffen, Souffelweyersheim, basket club Nord-Alsace, Weyersheim et Wahlbourg-Eschbach

"L’ambition est de bâtir ensemble un nouveau modèle sportif et économique en phase avec son temps, plus moderne, plus ambitieux, plus résilient à la suite de la crise que nous vivons et plus pérenne grâce à la mutualisation des forces de chacun des protagonistes", poursuit le communiqué.

Ce qui signifie une mutualisation des moyens financiers et humains à différents niveaux : sur la formation, des jeunes et des encadrants, et sur le basket féminin en ce qui concerne le BCGO et les trois autres clubs du territoire proche, autour de Haguenau. Et pour les masculins de Pro B, donc, pour le BCGO et le BCS.

Jouer dans les deux salles

Un projet sur les rails et qui aboutira avant le début de la saison prochaine, promettent les présidents. Même s'il reste bien sûr beaucoup de détails à régler, qui pour les fans n'en sont pas : sous quelles couleurs évoluera cette nouvelle équipe de Pro B? Dans quelle salle se disputeront les matchs? Avec quel entraîneur?

Des questions cruciales tant l'attachement au vert du BCGO et au rouge de Souffel est fort chez les supporters, tant l'ambiance du gymnase des Sept-Arpents fait vibrer le nord de l'Eurométropole les soirs de match, au moins autant que dans le temple du BCGO, et tant Stéphane Eberlin, le coach du BCS, et Ludovic Pouillard, celui de Gries-Oberhoffen, sont liés au succès de ces deux clubs au plus haut-niveau.

"Le projet est acté, la fédération prévenue, et l'idée est de continuer d'animer les deux territoires, détaille Romuald Roeckel. Notre salle est plus grande, mais bien sûr qu'il doit encore y avoir des matchs aux Sept-Arpents, au moins un par mois. Concernant l'aspect sportif, ne déstabilisons pas les staffs dans cette fin de saison très chargée. Que les deux clubs se maintiennent, puis viendra le temps des discussions et des décisions."

Le calendrier ayant été très bousculé par la crise sanitaire, les deux équipes enchaînent les matchs à un rythme effréné et sont actuellement classées à la 13e et 14e place. L'une d'entre elle au moins devra assurer son maintien pour voir l'ASA évoluer en Pro B la saison prochaine.

Des associations amateurs qui restent distinctes

Les ambitions sportives sont évidemment élevées pour la future équipe, même si le but n'est pas d'additionner les budgets - un peu moins d'1,3 millions d'euros pour la Pro B au BCGO, environ 900.000 euros au BCS. "Un plus un ne font jamais deux dans un rapprochement. Nous avons chacun des associations amateurs à faire tourner, la formation coûte cher chez nous aussi, explique le président du BCGO. Mais bien sûr que cette union des forces doit nous aider à pérenniser le basket professionnel dans nos clubs. Nous pourrons mutualiser l'apport de nos partenaires économiques et rayonner sur un bien plus vaste territoire." Voilà qui compte dans un contexte très tendu pour le sport professionnel comme amateur. Ce type de modèle pourrait bien faire des émules ces prochains mois.

Et les cinq présidents de conclure : "ASA c’est la promesse d’un basket professionnel et d’un spectacle de haut niveau, de la formation des joueurs et des encadrants, d’une valorisation du sport amateur et des jeunes, de l’animation des réseaux économiques et de la parfaite implication dans la vie du territoire". Bref, de ce tremblement de terre régional doit naître un nouveau grand du basket hexagonal.

 

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