Tri des déchets : la révolution dans vos poubelles dès janvier 2023

Partout en France, le tri des déchets va être simplifié à partir du 1er Janvier 2023. C’est une des mesures de la loi anti-gaspillage du gouvernement. Propres ou souillés, tous les emballages pourront être mis au tri en vue de recyclage. Illustration en Alsace.

Vous triez déjà vos déchets ménagers (un peu, beaucoup, voire passionnément) et parfois vous vous demandez  "mais dans quelle poubelle dois-je mettre ça ou est-ce que ça part au recyclage ou pas? "Et bien, à partir du 1er janvier 2023, ce sera plus simple. Propres ou sales, tous les emballages ménagers seront à mettre au tri, toujours selon des catégories, (cartons, papiers, métaux, verres, plastiques) mais ce sera moins un casse-tête, car davantage d'emballages sont devenus recyclables. 

Jusqu'à présent, on ne devait jeter que des bouteilles en plastique, du papier et du carton dans le bac ou sac jaune. A partir du 1er janvier 2023, il faudra y jeter aussi :

  • les bidons en plastique, qu'ils aient contenu du lait, de l'huile ou des produits d'entretien,
  • les films plastiques des packs d'eau, les cellophanes, les tubes de dentifrice vides, les pots de yaourt et crèmes fraîches vides, les sachets qui ont contenu des fruits secs, des fromages etc. 
  • les emballages en métal, que ce soit une boîte de thon ou de cirage vide, des capsules de café, des barquettes métalliques ou des vaporisateurs/spray.

Inutile de laver vos emballages, il suffit de bien les vider. Même chose pour les cartons à pizzas, les traces de sauces tomates ne poseront pas de problèmes, mais il faut quand-même retirer les tranches de quatre-saisons qui restent...

De nouvelles chaines de tri mises en place à Strasbourg 

Sans bon tri, pas de recyclage. Alors, le centre de tri des déchets de l'Eurométropole de Strasbourg, Altem, du groupe Schroll, a remplacé une de ses deux chaines de tri par une toute neuve, plus performante, et est en train de moderniser la deuxième ligne en charge du tri des plastiques. (Fin des travaux prévus pour mi-décembre).

"Les deux lignes seront capables de trier plus de matériaux." explique Cyrielle Klein, responsable marketing et communication d'Altem. "L'une grâce aux trieurs optiques qui passent de six à onze et permettent de détecter les nouvelles matières, l'autre grâce à des cribles balistiques, de grands bras qui permettent de filtrer les déchets. Ces cribles passent de trois à quatre." Bonne nouvelle, ces machines ne viennent pas de chine mais sont fabriquées en France (Tomra) et en Allemagne (Stadler).

L'entreprise (groupe Schroll) a financé elle-même l'essentiel des sept millions d'investissement, mais a bénéficié de subventions de Citéo, l'éco-organisme national en charge d'informer sur le tri, et de l'Ademe. Aucune aide par contre de la part des collectivités territoriales. 

Il n'y a pas eu de création d'emplois pour faire fonctionner ces lignes, "mais une amélioration des conditions de travail des collaborateurs, qui bénéficient d'un environnement  rénovés." précise Cyrielle Klein. Par contre, le groupe recherche plusieurs chauffeurs. 

Valorisation et recyclage 

Molsheim, dans le Bas-Rhin, expérimente le tri de tous les emballages depuis 2016, avec Selectom, une collectivité qui assure la collecte les ordures ménagères à Molsheim, Rosheim, Wasselonne et dans la vallée de la Bruche. Le président élu de Selectom reconnait qu'il y a encore de la marge pour améliorer le tri, tant du côté des fabricants que du législateur et des usagers. 

Concernant les plastiques, il rappelle que même si c'est bien de les trier, de les recycler et de les recycler encore, il faut tout de même les réduire au maximum, car malheureusement le plastique n'est pas recyclable à l'infini comme le verre.  Même recyclé plusieurs fois, il finit obligatoirement, tout au bout du compte, en déchet ultime ou en décharge, chez nous ou au pire, en Afrique. 

Sur ce territoire, la collecte se fait en porte à porte, mais les citoyens disposent aussi de conteneurs placés dans différentes communes et de déchetteries. Les plastiques pris en charge par Valorplast deviennent par exemple "de la fibre textile utilisée pour rembourrer des couettes, des sacs de couchage, et même des peluches. Il faut d’ailleurs 6 flacons de liquide vaisselle pour garnir un nounours. On peut aussi fabriquer des paniers de supermarché, ou encore tout simplement de nouvelles bouteilles et flacons en plastique. Mes bouteilles de lait ou flacons de lessive donnent vie à des arrosoirs, des sièges auto pour enfants, des canalisations (tuyaux) et même à des bacs de collecte.
Avec 7 bidons de lessive, on fabrique un siège auto et avec 450, on peut même concevoir un banc public" apprend-on sur leur site internet. 

"Notre papier-carton va chez Blue Paper, au Port du Rhin à Strasbourg, et nos plastiques sont recyclés dans un rayon de 200 km maximum, dans le Grand Est, en Allemagne ou en Suisse."

Cyrielle Klein, responsable marketing et communication ALTEM

Avec les nouveaux emballages que nous allons trier et qui seront recyclés, de plus en plus d’objets de la vie courante pourront être élaborés à partir de plastique recyclé. "Déjà, on estime qu’il faut 6 pots de yaourt pour fabriquer un cintre ou encore 7 films et sacs en plastique pour créer 2 sacs poubelle. Les possibilités sont donc infinies !" indique Valorplast.

A Strasbourg, une fois que les matières premières recyclables sont triées, elles partent vers des filières de revalorisations. "Notre papier-carton va chez Blue Paper, au Port du Rhin à Strasbourg, et nos plastiques sont recyclés dans un rayon de 200 km maximum, dans le Grand Est, en Allemagne ou en Suisse." se réjouit la responsable de communication d'Altem. "Pour le recyclage du métal et de l'aluminium, tout se passe aussi dans un rayon de 200 km."

Plus les emballages sont composés de matériaux divers, plus le tri est difficile. Citeo sensibilise donc  tous les industriels de France pour qu'ils créent des emballages les plus recyclables possibles. Les fabricants doivent produire autrement, avec d'autres matériaux. La loi anti-gaspi-economie-circulaire leur impose d'améliorer la recyclabilité et le réemploi. "L'objectif est de tendre vers 100% de recyclage des emballages en plastique à usage unique d'ici le 1er janvier 2025 et pour y parvenir un objectif que les emballages en plastique à usage unique mis sur le marché soient recyclables, ne perturbent pas les chaînes de tri ou de recyclage, ne comportent pas de substances ou éléments susceptibles de limiter l’utilisation du matériau recyclé."

Nous, les consommateurs, avons aussi notre rôle à jouer. Trier mieux permet de recycler plus, ce qui diminue le gaspillage. Nous pouvons aussi favoriser le vrac lors de nos courses et apporter nos contenants propres et adaptés au produit que nous achetons. 

Nous pouvons d'ailleurs déposer désormais nos restes alimentaires (hors viandes) dans les collecteurs de biodéchets qui fleurissent dans les rues des villes. Pour le gouvernement, « Tous les ménages devront pouvoir trier leurs déchets alimentaires à partir du 1er janvier 2024 »

Reste quelques questions : qui va recycler quoi et où, de nouvelles filières seront-elles créées localement, avec des emplois à la clé? En attendant, il faut encore patienter un peu : l'extension du tri ne se fera qu'à partir du 1er janvier 2023.

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