Les hommes ne sont pas les seuls à souffrir de la chaleur : les oiseaux sont aussi à la peine. A Rosenwiller, le refuge de la LPO du Bas-Rhin recueille en ce moment 128 oiseaux.
Sa mine est dépitée. Depuis plusieurs semaines, David Jolly, producteur de choux à choucroute à Niedernai voit une partie de sa production dépérir sur pied : "On est régulièrement victimes d’attaques de corvidés. Ils viennent piquer nos têtes de choux pour chercher de l’humidité et de la fraîcheur".
Cathy Zell, chargée de mission à la LPO Alsace, n'avait jamais entendu parler de ce type de phénomène mais elle n'est pas très surprise : "Dans toute situation de stress, il y a des opportunismes qui se développent. Les corvidés sont connus pour être des oiseaux généralistes, opportunistes et intelligents. Quand on expose quelque chose en grande quantité, les animaux vont au plus facile. Un champ de choux est un vrai supermarché à ciel ouvert".
Pour la faune sauvage, et les oiseaux en particulier, cette période de fortes chaleurs pose un vrai problème d'approvisionnement en nourriture. Les vers et les petits rongeurs se terrent, les insectes meurent. Conséquences : les oiseaux s'affaiblissent.
Du monde au refuge
A Rosenwiller, la LPO du Bas-Rhin recense actuellement 128 oiseaux, dont 68 martinets et hirondelles. "Nous avons en effet beaucoup de martinets et d'hirondelles en ce moment au refuge", explique Cathy Zell, "ces oiseaux vivent sous les toits et sont particulièrement confrontés à la chaleur".
Autre espèce arrivée en nombre ces dernières semaines : les cigogneaux. La chargée de mission de la LPO précise : "L'an passé, nous en avions accueillis une cinquantaine. Cette année, nous avons déjà doublé le nombre de jeunes cigognes prises en charge car les adultes, au vu de leur âge, ne les nourrissent plus. Elles peinent à trouver de la nourriture".
Les oiseaux arrivent dans un état de grande faiblesse : leur bréchet est saillant. "Le bréchet est cet os sur lequel s'accrochent les muscles au niveau du sternum. En gros, sur un poulet, c'est l'os autour duquel sont fixés les blancs. Quand on palpe un oiseau en forme, on le sent à peine. Quand l'oiseau est maigre et faible, cet os est très marqué", détaille Cathy Zell.
Aider les oiseaux à s'abreuver
Les passereaux, autrement dit tous les petits oiseaux qui chantent (roitelet, merle, verdier, pinson) boivent directement de l'eau en surface : ils ont besoin de petites quantités en petite profondeur. "Dans un jardin, sur un balcon, il suffit d'installer un plateau d'eau de deux à trois centimètres de hauteur, guère plus. Il faut bien penser à le renouveler et le nettoyer chaque jour", recommande Cathy Zell.
Ces abreuvoirs doivent être dotés de bords peu pentus pour permettre aux oiseaux de boire facilement et de s'ébrouer car le bain est important chez les oiseaux. Il lui permet d'entretenir son plumage. En mouillant ses plumes, le passereau enlève les parasites. Une fois bien lissées, ses plumes restent parfaitement imperméables.
Une dernière précision, et pas des moindres : l'eau servira aussi bien aux oiseaux qu'aux insectes. En aidant les oiseaux à s'abreuver, vous entretenez aussi leur bol alimentaire. C'est finalement une élémentaire chaîne alimentaire.