Une centaine de voyageurs de la compagnie Volotea sont restés bloqués à l'aéroport de Bastia (Corse). Excédés après une nuit à dormir à même le sol, ils ont organisé un blocus pour se faire entendre. Ils ont pu décoller vers Strasbourg 24 heures après l'heure prévue.
Ils sont en colère et comptent bien le faire savoir. Une centaine de passagers, pour la plupart alsaciens, sont restés bloqués 24 heures à l'aéroport de Bastia, en Corse.
Leur vol était prévu en partance de l'aéroport de Figari, au sud de la Corse, le samedi 17 septembre aux alentours de 13 heures, à destination de Strasbourg. Mais l'avion n'est jamais arrivé. "Nous avons attendu en salle d'embarquement pendant près de trois heures samedi après-midi", raconte Mélissa Sippet, encore énervée. "D'abord, nous n'avons eu aucune information. Nous avons tenté de joindre la compagnie, mais nous n'avons eu personne. Ensuite, on nous a appris que notre vol était annulé et qu'il fallait nous envoyer à l'aéroport de Bastia, car un autre vol nous attendait". Trois cars sont alors affrétés pour faire traverser l'île aux voyageurs du sud vers le nord.
Une nuit à l'aéroport
L'histoire aurait pu s'arrêter là : "Sauf qu'en arrivant à Bastia, trois heures après, le personnel nous a dit qu'il n'y avait absolument pas d'avion prévu pour nous, poursuit la passagère du vol de la compagnie espagnole Volotéa. On s'est retrouvé à 21h30 à l'aéroport avec un seul policier qui s'est débrouillé pour nous libérer 15 chambres d'hôtel. Nous les avons données aux familles et aux personnes âgées. Les autres ont dormi à l'aéroport à même le sol", s'agace-t-elle.Les passagers organisent un blocus
"Entre le bruit et le froid, c'était des conditions déplorables. Ce dimanche matin, on nous a dit que nous allions être amenés à l'aéroport d'Ajaccio et que nous pourrions partir. Mais aucun bus n'est venu nous chercher", ajoute, Raymond Welle, un autre voyageur dépité.
C'en est trop pour les passagers : "Nous avons organisé un blocage au niveau de l'enregistrement du vol Bastia-Strasbourg qui devait partir à 8 heures, dimanche. C'était la seule solution pour se faire entendre", ajoute à son tour Michel Prevot. "Nous avons quand même laissé partir les voyageurs, ils n'y étaient pour rien".
Sans solution, les voyageurs alsaciens se sont finalement tournés vers la presse pour alerter sur leur situation. "À partir du moment où des journalistes se sont intéressés à cette histoire, on nous affrète un nouveau vol. Nous venons d'enregistrer nos bagages et nous allons peut-être pouvoir enfin partir", espère Raymond Welle.
À 12h13, ce dimanche, le passager nous a confirmé par SMS que l'avion avait finalement bien décollé, mais avec "une heure de retard". L'avion a fini par atterrir à Strasbourg.
Une compagnie coutumière du fait
La malheureuse aventure de ces passagers n'a rien d'une exception. La compagnie à bas coût Volotéa a la réputation d'accumuler les retards. En avril dernier, déjà, 150 voyageurs à destination de Toulouse s'étaient retrouvés bloqués à Palma de Majorque, en Espagne. D'autres ont vu leur avion être remplacé par des cars entre Madrid et Nantes suite à un mouvement de grève. Enfin, en juin dernier, c'est encore à Nantes que près de 180 passagers se sont retrouvés bloqués à l'aéroport.
Nous avons tenté à plusieurs reprises de contacter la compagnie, ce dimanche, en vain.