Alors que le comité français d'éthique s'est prononcé en faveur de l'ouverture de la vaccination à tous les 5-11 ans, les parents d'élèves interrogés à la sortie d'une école de Schiltigheim vendredi 17 décembre oscillent entre la confiance, la "peur" et les doutes.
A l'évocation de l'ouverture de la vaccination contre le Covid-19 à tous les 5-11 ans, approuvée vendredi 17 décembre par le Comité consultatif national d'éthique (CCNE), le visage de Jean-Luc s'est crispé. "Je réagis très mal", opine-t-il devant l'école élémentaire Jean-Mermoz de Schiltigheim où il attend son enfant. Son amie Marie-Aude a ses côtés acquiesce.
Les deux sont parents d'élèves, elle est vaccinée, pas lui. Marie-Aude est infirmière, voit la réalité du "quotidien" et les non-vaccinés qui affluent à l'hôpital. Jean-Claude est juriste, pas "anti-vax mais opposé au pass sanitaire" et ne "voit pas pourquoi" il se ferait vacciner. Les deux, pourtant, redoutent la vaccination des enfants.
Entre "peur" et attente
"Il y a de la crainte, de la peur, là on touche aux enfants", explique Jean-Luc, qui évoque une "gestion vaccinale catastrophique". Marie-Aude, elle, ne pensait pas "qu'on en arrive aux enfants" et dit réfléchir. "Il faut que je lise, que je me fasse mon avis."
Plus loin, d'autres parents patientent devant l'école, son portail rouge et ses enfants qui sortent masqués. Entre les cas positifs dans les classes, le protocole qui change tous les mois et les gestes barrières, le Covid-19 est entré dans le quotidien des enfants. Le vaccin, pas vraiment.
"Je vais en parler à ma pédiatre, et j'expliquerai à ma fille que c'est pour se protéger."
Rasha
"On n'en parle pas trop", confie Rasha, qui "attend" mais ira sûrement vacciner sa petite en CE1. "Je vais en parler à ma pédiatre, et j'expliquerai à ma fille que c'est pour se protéger", dit-elle.
Alors que la vaccination contre le Covid-19 a commencé mercredi pour les enfants à risques, l'hypothèse d'un élargissement à tous les 5-11 ans grandit avec les semaines. "Il est important de vacciner les enfants et que cette vaccination soit bien suivie", a déclaré lors d'une conférence de presse l'obstétricienne Alexandra Benachi, membre du CCNE, en présentant cet avis rendu jeudi au gouvernement, qui s'était engagé à le suivre – le CNCE a insisté sur le fait de laisser le choix aux parents.
"Je peux changer d'avis"
"Tant que ce n'est pas obligatoire, je ne le ferai pas", juge de son côté Gwënaelle, qui évoque une maladie qui touche les grands et le "peu de cas graves chez les enfants". "Mais je peux changer d'avis, ça dépend de l'évolution", ajoute-t-elle.
Zoch, lui, n'évoque pas trop la vaccination avec son fils. "Il ne se rend pas compte", dit-il à propos de celui qui est en CE2. Ce père, pourtant, est favorable à la vaccination des enfants et pense qu'il fera vacciner son fils. "On a plus peur pour les enfants que pour nous."