Comme de nombreuses régions de France, le Bas-Rhin est sous surveillance vigilance jaune aux crues. Dans le nord de l'Alsace, des caves ont été inondées, et quelques axes routiers ont dû être fermés.
Des inondations dues au débordement subit de petits cours d'eau. Dans le nord de l'Alsace, c'est le secteur de Betschdorf, Merkwiller-Pechelbronn et Hatten (Bas-Rhin), qui est le principal touché.
En ce mercredi 3 janvier au matin, la route D 104 reliant les communes de Buhl et de Hatten est impraticable. À certains endroits, la chaussée disparaît sous cinquante centimètres d'eau, ainsi que les champs alentour. En cause, le débordement des ruisseaux qui la traversent, principalement l'Eilgraben, ou le Seltzbach.
Une déviation a été mise en place. Pour l'instant, le niveau de l'eau ne semble pas vouloir baisser.
Des caves inondées à Betschdorf et Merkwiller-Pechelbronn
À Merkwiller-Pechelbronn, les premiers messages sur les réseaux sociaux ont été lancés dès le 2 janvier vers 20 heures. Ainsi par l'auberge Baechel-Brunn dont la cave s'est retrouvée sous l'eau.
À la même heure, Info trafic Bas-Rhin annonçait qu'à Betschdorf, la rue du Stade était inondée.
Dans cette commune, c'est le ruisseau du Bachgraben qui a provoqué un phénomène spectaculaire, selon certains habitants interrogés par France 3 Alsace. L'eau est montée très rapidement dès 16 heures, pour atteindre un pic aux alentours de 20 heures, inondant de nombreuses caves.
Elle est redescendue tout aussi vite, et a entraîné divers objets sur son passage, en provoquant pas mal de dégâts. Un événement inédit, selon le maire, Adrien Weiss. "C'est la toute première fois qu'on a un phénomène de cette ampleur (...) et qu'on est impactés aussi fortement, a-t-il expliqué au micro de France 3 Alsace. Les sols étaient déjà gorgés d'eau, et l'eau n'a donc pas réussi à s'écouler normalement."
Cette analyse semble pertinente à l'Aprona, l'observatoire de la nappe phréatique d'Alsace. Ce débordement de petits cours d'eau pourrait bien s'expliquer par des sols préalablement gorgés d'eau, et donc plus en mesure d'absorber un trop-plein.
"Quand il y a des inondations express, c'est un gros volume d'eau de pluie qui tombe, donc elle n'a pas le temps de s'infiltrer. Elle ruisselle sur le sol et rejoint les cours d'eau." Mais ces dernières décennies, "on a tout fait pour accélérer le chemin de l'eau, en enlevant des haies et des arbres (...) Et on a aussi énormément imperméabilisé les sols." A un moment donné, ces cours d'eau gonflés finissent donc par sortir de leur lit.
En revanche, ces inondation du nord de l'Alsace ne semblent pas dues à une remontée subite de la nappe, même si celle-ci s'est bien rechargée depuis la forte pluviométrie de cet automne. "Le point le plus proche surveillé en direct" se situe "vers Soufflenheim, en limite de la nappe" rappelle l'Aprona. Or, d'une part, à cet endroit, les mesures n'ont pas indiqué de gonflement particulier ces dernières 24 heures. Et d'autre part, le secteur touché par les inondations est en-dehors de l'étendue de ces eaux souterraines.
Dès 6 heures ce mercredi 3 janvier, la cellule d'intervention des pompiers a été désactivée, et les habitants touchés ont pu commencer à nettoyer. Mais un nouveau phénomène pluvieux est attendu dans la soirée, accompagné d'orages et de vents violents.