Après deux ans d'absence, le festival Makerfight est de retour à Mulhouse ce week-end du 19 mars et avec lui, de drôles d'engins plus ou moins perfectionnés. Drones, robots martiaux, ici le DIY (Do It Yourself) prend une autre dimension. La quatrième dimension. La preuve en images.
Cela ressemble à l'atelier d'un savant fou. Fou et géant. Des machines infernales y côtoient des robots futuristes aux circuits imprimés pendus à des ressorts. Bienvenue au festival Makerfight, l'atelier-laboratoire crée par l’association Technistub, organisé les 18 et 19 mars à Mulhouse.
Bienvenus aux rois des systèmes computationnels D. D comme débrouille ou DIY. Do It Yourself (le faire soi-même). Comme à chaque édition et cette sixième ne fait pas exception, le clou du spectacle reste le désormais célèbre combat de robots.
Inspiré des très anciennes versions de la coupe de France de robotique ou les tournois tels que Battlebots, le principe de base est simple. S’amuser avec des robots.
Combats de robots
24 robots, télécommandés, s'affrontent ainsi dans l'arène ce week-end pour 68 combats en deux ou trois manches jusqu'à ce que, hé bien, mort s'en suive. Ou plus exactement "immobilisme total". Et cette année, l'arène est internationale.
"Pour la première fois, nous avons ouvert notre combat de robots à l'international. Nous avons quatre équipes étrangères, principalement hollandaises. C'est vraiment super", explique Stéphane Laborde, président de Technistub.
"Ils ont des robots inhabituels pour nous et inversement. On peut ainsi confronter leurs pratiques aux nôtres et ça nous apprend beaucoup. Et puis c'est un pas vers la compétition internationale, on peut confronter leurs réglementations aux nôtres et s'améliorer ou du moins s'adapter".
Propos confirmés par Babeth. Elle et son mari sont venus de Hollande pour concourir, comme ils le font depuis plus de 20 ans dans plusieurs pays d'Europe. "Notre passe-temps est international, on adore échanger nos idées et nos expériences. Les robots français sont beaucoup plus dangereux que ce qu'on croyait. Les armes sont très différentes des nôtres. Plus dangereuses oui. On va devoir chercher des solutions."
Vol au dessus des filets
Le Makerfight mulhousien offre ceci dit beaucoup d'autres amusements. Une vingtaine de stands avec imprimantes 3D, un robot humanoïde, le bon vieux « photo booth » (une ancienne imprimante thermique transformée en photomaton express), objets recyclés, une fablab spécialisée dans les mains artificielles bon marché (50 €) pour des personnes handicapées et une course de drones.
Cyrille Hantz fait partie de l'association Alsace drone Event. Et dans une moindre mesure de la course. " J'ai rapidement cassé mon matériel, j'ai pas été très bon aujourd'hui mais hein on peut pas tout faire : et voler et organiser la course."
Quatre drones s'affrontent simultanément sur la piste de 400m² jalonnée de portes en cube, de portes led et même d'une tour de l'Europe en bois. "Il faut faire trois tours en entier, la plupart des pilotes se retrouvent dans les filets avant, c'est une petite zone serrée donc c'est plus difficile. On est tous amateurs mais certains ont un agrément professionnel."
L'objectif de cette course, projetée sur écran géant est de démocratiser le drone de loisirs. "On voulait montrer la pratique du drone aux gens et la course en particulier. A Dubaï, a eu lieu le premier championnat du monde de courses en 2015. Une manche du championnat du monde s'est déroulée sur les champs Elysées en 2018, les gens ne le savent pas ça. Bon, nous on a pas le niveau mais y a une sensation de liberté qui est énorme. Le drone a rendu beaucoup plus accessible l'aéromodélisme. On vole avec la caméra embarquée placée devant le drone, on est un pilote, un vrai mais sans les risques. On tente des acrobaties comme la patrouille de France, avec de l'adrénaline mais sans danger aucun."
La dernière édition, il y a trois ans, avait atteint 2000 personnes. Cette édition, organisée en quelques semaine à peine, en a rassemblé un peu moins. C'est le jeu.