Une semaine après l'annonce par la direction de Weleda France de supprimer 127 postes sur le site de Huningue (Haut-Rhin), la première réunion de négociations du CSE entérine la fermeture du site de production de médicaments homéopathiques.
La décision est tombée comme un couperet, le lundi 4 juillet. Ce jour-là, la direction de Weleda France annonce aux 280 salariés du site de Huningue, dans le Haut-Rhin, la suppression de 127 postes, la fin de la production de médicaments homéopathiques, la fermeture de l'espace cosmétique à Paris et l'arrêt total de la visite médicale.
Sur site, ne subsisteraient que 150 personnes, affectées pour la plupart à du marketing, de la gestion administrative ou de la distribution cosmétique. La production serait transférée en Allemagne.
Une semaine plus tard débutaient les négociations entre représentants du personnel et direction avec, ce lundi 11 juillet, la tenue d'une réunion extraordinaire du CSE. La première d'une série prévue jusqu'en octobre 2022. "Cette première réunion de négociations n'a fait que confirmer la suppression de 127 postes. Les licenciements doivent débuter le 1er janvier 2023 et s'étaleront jusque fin mars 2023", déplore Valérie Proust, secrétaire du CE Weleda.
Des difficultés financières depuis plusieurs années
La direction de Weleda France justifie la fermeture du site de production par le déremboursement de l'homéopathie par l'assurance maladie. Depuis 2018, le chiffre d'affaires de l'entreprise suisse a baissé de 36%. Elle aurait perdu 13 millions en 2021.
"On nous dit que Weleda perd de l'argent, qu'on ne peut plus continuer comme ça", regrette Valérie Proust. Mais de là à fermer la production et supprimer autant de postes, les salariés se disent surpris par l'ampleur et la rapidité des mesures annoncées.
Les salariés se battront jusqu'au bout
"Les salariés sont très attachés à leur entreprise et à sa mission de délivrer des médicaments homéopathiques", souligne Marie-Christine Lebreton, déléguée CFDT Weleda. "Lors de la mobilisation de la semaine dernière, on voulait montrer à la direction qu'on était capable de se mobiliser avant les vacances. On voulait communiquer sur autre chose que le déremboursement, loin d'être la seule cause des difficultés de l'entreprise". Pour la déléguée syndicale d'autres décisions auraient pu être prises pour sauver l'usine de Huningue.
Sauvegarder le maximum d'emplois, obtenir les meilleures conditions de départ, ce sera l'objectif dans les mois à venir pour Valérie Proust. "On se battra jusqu'au bout pour ça. On essaiera d'obtenir le plus de choses possibles pour les gens qui vont partir. La direction pour l'instant ne propose pas grand chose".
Rendez-vous en septembre pour la reprise des négociations et la mobilisation des salariés, prévient Valérie Proust.