Pendant la Première guerre mondiale, le sentiment francophile gagne du terrain en Alsace et à Strasbourg comme ailleurs. L’arrivée des troupes françaises est saluée par des drapeaux tricolores, des chants, des fêtes. Mais très vite, l’administration centrale va prendre une décision radicale.
Commence alors un véritable chemin de croix pour tout le monde. Fin 1918, les Alsaciens doivent se tourner vers les mairies pour faire éditer des cartes d’identité.
Quatre modèles sont possibles :
- A pour ceux dont les parents sont nés avant 1870
- B pour ceux dont l’un des deux parents n’est pas français de souche
- C pour ceux dont les deux parents sont nés dans un pays allié ou neutre
- D pour ceux dont les parents sont nés en pays ennemi
Source archives :
- Collection privée Hansi
- INA
- Collection privée Henri Zislin
- Pathé Gaumont
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©France 3
Une commission de triage est mise en place le 2 novembre 1918, chargée de traquer les alsaciens suspects, un peu trop germanophiles mais les procédures sont jugées arbitraires et les peines prononcées disproportionnées : mutation, expulsion, séquestre des biens…
Les titulaires de la carte d’identité D sont considérée comme indésirables et doivent quitter la région… On estime ainsi que plus de 100 000 allemands partent parfois manu militari. Dans les familles mixtes, la situation est vécue comme un drame. Les tribunaux sont finalement supprimés le 27 octobre 1919.