Le mois de septembre 2023 est le plus chaud depuis que les relevés de températures existent. Et début octobre pourrait, lui aussi, voir des records de températures battus en Alsace. Une situation extrêmement atypique selon les météorologues.
Officiellement, nous sommes en automne, mais en ce mois de septembre 2023, certaines après-midi sont encore chaudes comme en été. Et ça pourrait continuer.
" Si on rapporte les températures de cette fin septembre aux normales saisonnières, explique Tristan Amm, prévisionniste à Météo France, "on est à + 10 degrés." Un écart estimé " anormal, voire énorme" par les météorologues. " Si on avait ça en été, on aurait systématiquement des 40 degrés."
Cette situation de températures excessives n'est toutefois pas inconnue en France. Les fins d'année 1949 et 1961 étaient très chaudes, mais ce mois de septembre dépasse ces années-là.
Pour la première fois, Météo France a dû placer quatre départements français en vigilance canicule en automne, une alerte jamais déclenchée en septembre. Selon eux, on est clairement dans des températures trop chaudes. Dans certains endroits, les températures de ce mois de septembre sont proches de juin et déjà supérieures aux moyennes de juillet et août en France. Une situation extrêmement atypique.
Quelle est l'influence des changements climatiques sur ces températures ?
Les météorologues expliquent que le bouleversement climatique favorise évidemment l'extension des périodes de chaleur vers le printemps et vers le mois octobre, en précisant que cela a déjà été documenté dans les rapports du Giec.
Mais l'anomalie constatée cette année se place à hauteur des plus fortes jamais enregistrées, soit entre + 3.5 et 3.6 degrés.
Même quand l'air saharien remonte, celui-ci est plus chaud en 2023 que par le passé. " À configuration météorologique équivalente, le changement climatique apporte plus de chaleur", précise Christine Berne, météorologue..
Ces températures trop élevées et le manque de précipitations ont des conséquences directes sur la sécheresse des sols, même s'il y a là aussi quelques disparités régionales et des situations qui peuvent fluctuer rapidement.
" Dans les jours qui viennent, les précipitations sur le Grand Est seront modestes" prévient la météorologue, "et au total, elles seront déficitaires de 20 % environ."
Ce mois revêt ainsi un caractère exceptionnel avec une température moyenne de plus de 3,6 degrés au-dessus des normales 1991-2020 (valeur provisoire au 25 septembre). Seulement 2 mois ont terminé avec une anomalie thermique aussi chaude : février 1990 (+4.0 °C) et août 2003 (+3.7 °C). Septembre 1949 avait terminé + 2.7 °C au-dessus des normales, septembre 1961, + 2.4 °C.
Record probable pour l'Alsace
Sur toute la France, les températures ont été entre 3 et 4 degrés au-dessus des valeurs de référence, 1900 pour toute la France, et 1947 pour les régions, même si certaines villes, comme Strasbourg, possédaient déjà des stations de relevés météorologiques, dès le 1ᵉʳ avril 1923.
Par endroits, les anomalies atteignent, voire dépassent plus de 4 degrés par rapport aux normales 1991-2020, comme en Centre-Val-de-Loire, en Île-de-France, en Bourgogne-Franche-Comté, ou encore en Auvergne-Rhône-Alpes.
Lundi 2 octobre, toute la France connaîtra des températures voisines de 30 degrés et celles-ci pourraient se propager jusqu’en Alsace.
Le record pour les départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin est à ce jour de 29 degrés, pour un mois de septembre. Si le scénario des prévisionnistes se réalise, le mercure pourrait dépasser les 30 degrés !