Le journal allemand Bild, classé dans la presse à scandale, affirme avoir eu accès à un document confidentiel de l'armée allemande, dans lequel les stratèges de la Bundeswehr se préparent à une attaque de Poutine contre l’Otan.
Ce lundi 15 janvier, le journal à scandale allemand Bild titrait "La Bundeswehr se prépare à une attaque contre Poutine". Le journal prétend avoir eu accès à un document secret de l'armée allemande. Ce document serait baptisé « Alliance défense 2025 » et édité par la Bundeswehr qui détaillerait les étapes d'un conflit entre l'Otan et la Russie, à partir de février 2024.
Selon ce document, il y aurait d’abord une grande vague de mobilisation de 200 000 hommes. On sait cependant combien les recrutements se compliquent en Russie et en Ukraine depuis quelques mois.
Dans ce scénario de l’armée allemande, Poutine envisagerait une grande offensive au printemps 2024, qui se solderait par un grand succès pour lui en juin. D'abord, les Ukrainiens seraient repoussés grâce au manque de soutien des Occidentaux, puis des cyberattaques seraient lancées dans les pays baltes en incitant à la violence contre les minorités russes qui y sont présentes. De quoi justifier pour Poutine l'organisation d'un grand exercice militaire réunissant 50 000 hommes dans l'ouest de la Russie et en Biélorussie.
Les scénaristes militaires de la Bundeswehr imagineraient que démarre alors un conflit frontalier dans un corridor de 65 km, qui relie l’enclave russe de Kaliningrad à la Biélorussie. L’intérêt d’imaginer un conflit dans ce corridor est qu’il coupe les pays baltes d’autres pays de l’Otan comme la Pologne, porte de l'Europe.
Suite à ces tensions, les stratèges allemands imagineraient une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l’ONU. Pendant ce temps, les Russes continueraient à amasser des hommes et des armes dans la zone, et finalement la situation serait telle que l’Otan serait obligée "de prendre des mesures de dissuasion crédibles contre la Russie." Des mesures obligeant les alliés à transférer 300 000 soldats dans cette zone, dont 30 000 soldats allemands.
Le scénario se terminerait sans précision sur l’issue des événements. Les Allemands se prépareraient au pire, mais le porte-parole du ministère allemand de la défense précise que "l’examen de scenarii improbables fait partie des activités militaires quotidiennes notamment en matière d’entraînement."
En matière de paix et de sécurité
Le site du Conseil de sécurité des Nations Unies rappelle que la Charte des Nations Unies "confère au Conseil de sécurité la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Le Conseil compte 15 membres disposant chacun d’une voix. Aux termes de la Charte, tous les États membres sont tenus d’appliquer les décisions du Conseil."
Toutes les armées sont tenues d'imaginer des stratégies d'attaque et de défense de leurs pays. En cas de menace réelle contre la paix ou en cas d'acte d'agression, le Conseil de sécurité invite d'abord les parties à "régler ce différend par des moyens pacifiques et recommande les méthodes d’ajustement et les termes de règlement qu'il juge appropriés." En cas de besoin, il peut imposer des sanctions, voire autoriser l’emploi de la force pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales.
Selon l'agence de presse russe TASS, le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov n'a pas souhaité commenter une information délivrée par un journal "qui a récemment régulièrement publié des fausses informations et des canulars". La porte-parole du ministère des Affaires Etrangères russes a elle comparé cet article à "un horoscope de l'année dernière".
Ce mardi, le journal Bild publiait un nouvel article titré "Une attaque de Poutine bien plus proche que ne le pensent la plupart". Cette fois y figure deux propos d'experts, l'un estimerait que, plutôt qu'une guerre traditionnelle comme en Ukraine, Poutine envisagerait une guerre et une victoire psychologique sur l'Occident, le second, qu'au vu des gros problèmes d'effectifs des forces armées russes, Moscou ne serait pas en mesure d'attaquer, pendant encore longtemps.