Verser de l'huile dans le système de refroidissement pour faire croire que le joint de culasse est cassé et ainsi acheter des voitures au rabais, c'est le moyen utilisé par les onze escrocs interpellés, lundi 18 mars à Mulhouse, Colmar et Strasbourg.
Un vaste réseau d'escroquerie "au joint de culasse" visant à trafiquer des voitures d'occasion pour les acheter au rabais, a été démantelé après l'arrestation de onze personnes en Alsace, a indiqué ce mercredi la procureure de la République de Mulhouse (Haut-Rhin).
Les onze interpellations ont eu lieu ce lundi 18 mars à Strasbourg, Colmar et Mulhouse, où avait été déposée la première plainte fin 2018 et où le dossier était instruit, a précisé Edwige Roux-Morizot. C’est cette première plainte déposée au commissariat de police de Mulhouse qui a abouti après six mois d’enquête menée par quatre-vingts gendarmes et policiers au démantèlement du réseau.
Au terme des gardes à vue, six personnes ont été présentées au juge d'instruction. Trois d'entre elles, les "cerveaux" présumés du réseau, ont été mises en examen pour escroquerie en bande organisée et recel d'escroquerie et incarcérés. Trois autres suspects ont été mis en examen pour escroqueries ou tentatives d'escroqueries et placés sous contrôle judiciaire. Les cinq autres ont été relâchés à l'issue de la garde à vue mais pourront être reconvoqués en fonction des éléments des investigations qui sont toujours en cours.
De l'huile dans le système de refroidissement
A chaque fois les escrocs procédaient de la même façon : ils repéraient les véhicules potentiellement intéressants proposés à la vente sur un de petites annonces et prenaient rendez-vous avec les propriétaires. Sur place, l'un d'eux détournait l'attention du vendeur pendant qu'un complice versait discrètement de l'huile dans le vase d'expansion (c'est un élement du système de refroidissement). Au moment d'essayer la voiture, lorsque le propriétaire mettait le contact, de la fumée sortait alors du capot, signe classique d'un joint de culasse cassé. Et c'est là qu'ils en profitaient pour négocier le prix de la voiture au rabais.Une fois achetés, parfois quatre à cinq fois moins chers, les véhicules étaient expédiés en Allemagne où les prix explosaient. Une vingtaine de victimes dans toute la France ont été dénombrées par les enquêteurs, pour un préjudice total dépassant les 400.000 euros. "Il y a sans doute d'autres victimes mais pour l'heure non identifiées", a précisé la procureure Edwige Roux-Morizot.