4,7 millions de Français sont considérés comme riches par l'Observatoire des inégalités, soit 7,4% de la population. Où vivent ces personnes disposant d'un revenu supérieur ? L'institut a établi un classement par départements et par communes : le Haut-Rhin est 7e et le Bas-Rhin 16e. Voici les détails de ce classement.
C'est à partir des données recueillies par l'Insee en 2021 sur les revenus des Français que l'Observatoire des inégalités a pu cartographier leur richesse par territoire. Sont considérées comme riches les personnes qui gagnent plus de 3 860 euros par mois (après impôts) quand elles vivent seules, 5 790 euros pour un couple et 9 650 euros pour une famille comptant deux enfants de plus de 14 ans.
Pour établir un classement, par département, par commune ou par quartier, l'Observatoire a pris en compte le niveau de vie des 10% les plus riches de chaque territoire, c'est-à-dire leur revenu disponible pour l'équivalent d'une personne seule. C'est Paris qui arrive en tête, avec 10% de ses habitants qui gagnent plus de 5 967 euros par mois, et la moitié de ses habitants qui ont un revenu mensuel de plus de 2 477 euros.
La frontière suisse attractive
Le Haut-Rhin se hisse à la 7ᵉ place de ce classement : les 10% de Haut-Rhinois les plus riches gagnent au minimum 3 853 euros par mois, et la moitié d'entre eux en gagnent plus de 2 039 par mois. Dans ce département, le podium des communes accueillant les habitants les plus riches se niche le long de la frontière suisse : Hégenheim, avec ses 3 500 habitants, arrive en tête avec un revenu minimum de 6 808 euros/mois pour les 10% les plus riches de sa population, suivi d'Hésingue (6 471 euros/mois) et Village-Neuf (6 332 euros/mois).
"Nous sommes régulièrement dans ce type de classements, comme d'autres communes de la région frontalière, en raison de la présence de travailleurs frontaliers, explique le maire d'Hégenheim, Thomas Zeller. Mais ce n'est pas forcément un avantage pour la commune. D'une part, la pression immobilière est telle que de jeunes couples, des familles, ne peuvent plus venir s'installer chez nous, alors qu'ils dynamisent le territoire. D'autre part, ces habitants très aisés ont des exigences en matière de services et d'infrastructures que nous ne pouvons pas forcément suivre... Ce n'est pas parce que des gens riches habitent dans notre commune qu'elle est riche!"
Dans le Bas-Rhin, qui pointe à la 16ᵉ place de ce classement, avec un revenu minimum de 3 457 euros pour les 10% les plus riches du département, c'est à Mittelhausbergen, dans l'ouest de Strasbourg, que cette population aisée atteint le record : dans cette commune de 2 000 habitants, les 200 les plus riches gagnent au minimum 5 437 euros par mois, sans doute attirés par "la qualité de vie à l'écart de Strasbourg, mais pas trop non plus", avance-t-on à la mairie. Des arguments qui séduisent vraisemblablement aussi à La Wantzenau (5 243 euros/mois) et Lampertheim (4 642 euros/mois), qui grimpent sur le podium bas-rhinois.
Disparités dans les quartiers des grandes villes
À l'autre bout de l'échelle, ce sont les communes de Bischwiller dans le Bas-Rhin et de Sainte-Marie-aux-Mines dans le Haut-Rhin qui concluent le classement : les 10% les plus riches n'y gagnent "que" 2 764 euros/mois pour Bischwiller, et 2 752 euros/mois pour Sainte-Marie-aux-Mines.
Dans les grandes villes, ce revenu minimum pour la population la plus riche s'étale, par quartiers, à Strasbourg, entre 7 681 euros/mois pour les habitants les plus fortunés de l'Orangerie-Est, et 1 664 euros/mois dans le sud du quartier du Polygone. La moitié de ses habitants y gagne moins de 1 091 euros/mois.
À Mulhouse, ce revenu médian, qui coupe la population en deux (la moitié gagne plus, la moitié moins) varie de 3 138 euros pour le sud-est du Rebberg à 1 055 euros pour les habitants du nord-est des Coteaux.