"Non au tri social" : lycéens et enseignants dans les rues de Strasbourg

Après une première journée de mobilisation le 1er février, près de 300 enseignants et élèves sont dans la rue ce mardi pour protester contre les différentes réformes du bac et de l’enseignement supérieur. Des mesures qui selon eux vont accentuer la sélection et mettre fin à l'égalité des chances.

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Diviser l'année scolaire en semestre, passer de dix épreuves finales à quatre pour le bac, supprimer les filières L,ES et S au profit d'un tronc commun, admission sélective dans l'enseignement supérieur... Ce sont toutes ces mesures proposées par Pierre Mathiot, chargé par le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer de réfléchir à la modernisation de l'enseignement qui suscite la colère des professeurs et des élèves. Et pour protester haut et fort, ils sont redescendus dans les rues de Strasbourg.


Vive le service public
 

Parmi les manifestants Bénédicte, professeure de sciences économiques et sociales dans le nord de l'Alsace. "Il faut que le bac reste une évaluation anonyme et identique dans tous les établissements" et c'est une des raisons pour lesquelles cette enseignante en milieu rural a fait le déplacement.

Tous les élèves doivent pouvoir passer le même diplôme en fin de Terminale ce que ne permettrait plus, selon elle, les nouvelles mesures si elles entraient en vigueur. Et puis "depuis 2007 il n'y a eu aucune création de poste" dans son établissement car les dotations des départements et donc les budgets sont en baisse. Un discours largement partagé par tous les enseignants qui dénoncent tous un manque cruel de moyen financier mais aussi et surtout humain. 

Donner nous les moyens

Géraldine, elle, est institutrice d'une classe de CM1-CM2 à Brumath. Même si les réformes ne la concerne pas directement elle se sent concernée.

Institutrice et parent d'élèves, elle compte 29 élèves dans sa classe à double niveau. "J'ai des enfants qui ont besoin d'une aide particulière (...) On ouvre des classes à double niveau mais le budget, lui, reste constant".  L'égalité des chances est primordiale à tous les niveaux d'apprentissage et toutes ces réformes ne vont pas dans le bon sens, selon elle. 

Parcoursup, au fond du Rhin

Au milieu des 150 manifestants, Noa lycéen à Strasbourg qui, lui aussi, expriment ses craintes. "Le bac est une sélection naturelle qui doit être conservée". 

 

Comme tous les autres lycéens présents, Noa ne veut pas entendre parler de la plateforme de Parcoursup (en ligne depuis le 15 janvier 2018), il veut une faculté ouverte à tous avant de continuer "nous avons tous besoin d'une orientation suivie, d'un travail de réflexion avec nos professeurs".Les réformes annoncées ne feraient d'accentuer le favoritisme qui exsite déjà. Il faut retrouve plus d'égalité.

La même mobilisation a lieu à Mulhouse ainsi que partout ailleurs en France. Reste à savoir si le ministre de l'Education nationale va prendre ces revendications en compte. Jean-Michel Blanquer présentera son projet, mercredi 14 février. Voici les propositions qui ont été faites pour "moderniser"  selon les termes du ministère, le bac qui pourraient être mises en place dans les 3 ans :

  • Division de l'année scolaire au lycée en semestre comme à l'université 
  • Dès la 1ère, les lycéens devraient faire un choix de deux spécialisations
  • Le bac reposerait du 60% d'épreuves finales et 40% de contrôle continu. Exit les 10 épreuves du bac pour laisser place à 4 grandes matières
  • Un grand oral de 30 minute devant un jury
  • La suppression des filières L,ES et S au profit d'un tronc commun complété par d'autres matières mineurs


 


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