Le photographe Frantisek Zvardon présente une rétrospective de son travail en Alsace : des photos de la nature et des villages alsaciens qu'il arpente depuis plus de dix ans.
Frantisek Zvardon photographie l'Alsace depuis plus de dix ans, et il n'a toujours pas fini d'en faire le tour. "L'Alsace est suffisamment grande et riche, une vie ne suffira pas pour la découvrir", dit-il d'emblée au téléphone.
"Quand je rentre d'un voyage, un mois plus tard je retrouve une autre saison, la lumière a changé, et à chaque fois je redécouvre les montagnes, les plaines. Le Ried, c'est comme l'Amazonie. Les collines du Kochersberg, les champs qui changent tout le temps, les vignobles incroyables."
"On ne peut pas s'ennuyer en Alsace !" Frantisek est en route pour la colline qui surplombe le Struthof, la conversation coupe. Son exposition est à découvrir à L'Eskapade de Truchtersheim jusqu'au 10 avril 2023. L'occasion de vous présenter cet amoureux des paysages d'Alsace.
"Et je ne vous parle pas des monuments de pierre. La cathédrale mais aussi les sites celtiques et romains... Je cherche toujours une lumière qui va dessiner le paysage, et une belle lumière c'est assez rare, et c'est pas tous les jours. Alors même si vous sortez tous les jours, ce n'est pas facile. En une année, il y a 20 à 30 belles photos, pas plus."
Frantisek est arrivé au sommet, le téléphone capte mieux. Je m'excuse de lui faire rater une belle photo. "Ah, non, là j'attends que le soleil sorte des nuages, j'ai tout mon temps. Je suis de la vieille école, quand on travaillait à l'argentique et qu'on ne voulait pas gâcher de la pellicule."
J'imagine ses yeux scrutant l'horizon. Je suis dans le brouillard de fin de journée à Strasbourg, et lui surplombe la vallée cotonneuse. Frantisek attend le soleil, ce petit rayon incroyable de fin de journée, pour l'immortaliser avant qu'il ne disparaisse.
"Là, il est encore dans la couche bleue des Vosges. Il y a un petit dégradé de coton et de bleu, et puis le ciel qui alterne entre rouge et bleu", le photographe n'est plus que regard. Il parle mais ses yeux sont perdus au loin. Ting ! Il m'envoie sa photo d'attente, ce qu'il me décrivait à l'instant.
Et la photo parfaite ?
"Une photo parfaite, ce n'est pas tous les jours ! De temps en temps, j'en ai fait une. Celle des 50 éclairs par exemple. Je me suis réveillé un soir à 11h, il y avait de l'orage, j'ai posé mon appareil et j'ai eu 50 éclairs sur une photo. Je l'ai mise sur les réseaux sociaux, et elle a beaucoup plu, les agences m'ont appelé, elle a été publiée plein de fois. Et je l'ai faite de chez moi !"
Une anecdote l'amuse. "J'ai passé un mois en Islande, j'ai photographié de très beaux paysages, je rentre et le lendemain je décide d'aller au Champs du feu. Et là, rien, je me dis 'c'est nul l'Alsace', je range mes appareils et je rentre."
"Sur la route vers chez moi, je vois ce ciel dans le rétroviseur. Bien sûr je m'arrête et je fais la photo. J'ai eu des milliers de like en très peu de jours pour cette image du Dachstein."
"Tout est question de lumière. Aujourd'hui ce serait l'ennui total au même endroit. C'est la lumière qui fait tout. Et le ciel, c'est pour moi comme un décor de théâtre".
Je raccroche, le soleil va sortir du nuage.
Ce matin, je reçois un sms : "voilà la finale photo d'hier soir". Incroyable explosion de couleurs !
Frantisek Zvardon sera dimanche 13 novembre à la maison du Kochersberg à Truchtersheim à partir de 15h. "Membre d’un club photo, photographe à vos heures perdues ou simple amoureux de notre belle région, n’hésitez pas à venir pour échanger autour de la passion pour la photo et de la vie elle-même." Frantisek aime l'Alsace et les Alsaciens, ça c'est sûr.