La chaîne alsacienne de boulangerie Poulaillon s'est engagée à ne plus fabriquer de produits avec des œufs issus de poules élevées en cage d'ici 2021, le temps de trouver les fournisseurs nécessaires.
Très exactement 750 cm2 par poule - soit l'équivalent d'une grosse boîte à chaussures -, juste de quoi se tenir debout dans une cage qu'elle ne quitte jamais, 90% des Français ne veulent plus entendre parler de l'élevage en cage des poules pondeuses. Entreprises et enseignes de la grande distribution semblent le comprendre de plus en plus et veulent en finir avec ce mode d'élevage pour ainsi répondre aux envies des consommateurs. C'est le cas de Poulaillon qui s’engage à "ne plus utiliser d’œufs (et ovoproduits) de poules élevées en cage à partir du 1 janvier 2021". Cet engagement concerne tous les produits fabriqués et commercialisés par le groupe contenant des œufs. "Les médias montrent de plus en plus la réalité de certains élevages, nous devons faire quelque chose à notre niveau" nous dit Fabien Poulaillon, directeur général de l'entreprise.
Mais pourquoi en 2021?
Aujourd'hui, deux tiers des élevages français de poules pondeuses sont des élevages en batterie, on comprend vite que l'offre n'est pas suffisante pour le moment et que les fournisseurs vont devoir s'adapter aux demandes des clients. Et c'est pour cela que l'entreprise alsacienne prévoit l'utilisation d'œufs plus éthiques à partir de 2021 le temps de trouver les fournisseurs proposant de l'élevage au sol avec 16 poules par mètre carré (-10% de l'élevage français) où de l'élevage en plein-air avec 9 poules par mètre carré (un peu plus de 10% en France).
Le groupe alsacien devra encore se prononcer sur le mode d'élevage choisi entre ces deux possibilités. Un appel d'offres vient d'être lancé. " L'aspect économique n'est pas négligeable, cela coûtera plus cher mais nous sommes capables de l'absorber" nous assure le directeur général selon lequel il n'y aura pas de hausse de prix sur les produits finis. Le must serait bien entendu de passer à des poules bio qui gambadent chacune sur 4m2 mais ce n'est pas d'actualité, pour le moment.
Un engagement salué
L'association de protection animale L214 qui est à l'origine de nombreuses vidéos chocs, salue l'engagement de Poulaillon à travers Johanne Mielcarek, son porte-parole : "Il s'agit là d'un nouveau signal envoyé aux pouvoirs publics : il est temps d'être à l'écoute de la société civile et d'interdire l'élevage en cage, comme c'est le cas depuis plusieurs années en Suisse et en Autriche, et comme l'Allemagne prévoit de le faire."
L'association dit être en contact avec deux fabricants de pâtes alsaciennes qui seraient tentés de passer aux œufs hors cage. Le scandale des œufs contaminés au fipronil n'y est certainement pas pour rien.