Si beaucoup connaissent les gestes de premier secours à apporter à un humain, rares sont ceux qui savent les prodiguer au meilleur ami de l'homme. Pour apprendre à secourir son chien, de nombreuses formations pour le grand public existent en Alsace. Mais méfiance, toutes ne se valent pas.
Que faire si votre chien convulse ? Ou s'il ne respire plus ? Pour s'initier aux gestes qui sauvent, de plus en plus de propriétaires se forment au secourisme canin.
En Alsace, la Protection civile propose depuis plus de 20 ans une formation d'une journée. Et l'association constate un engouement grandissant chez les maîtres de chien. "On forme 80 à 90 personnes par an. Soit le grand public, soit des employés de salons de toilettage. Ou des maîtres-chiens professionnels, comme les services de douane par exemple," précise Carine André, formatrice dans la structure. "Cette année, j'ai été particulièrement sollicitée."
Même constat pour Christophe Reiser, qui propose des demi-journées d'initiation au secourisme canin à Hœrdt (Bas-Rhin) : "Je suis sauveteur secouriste au travail et au cours des stages, beaucoup de personnes me demandaient si les gestes étaient les mêmes pour les chiens. Donc maintenant, je fais des formations consacrées. Il y a 9,9 millions de chiens en France, donc forcément, il y a de l'intérêt."
Lors de ces formations, outre la théorie, les propriétaires apprennent à reconnaître des symptômes de maladie ou de blessure, à poser un pansement, à faire un massage cardiaque, à le manipuler sans aggraver son état s'il est inconscient... et même faire à du "bouche à truffe" !
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"Ce n'est pas forcément pour les arrêts cardiaques, car c'est assez rare chez les chiens," explique le Dr Joy Wagner, vétérinaire à la clinique des Vosges à Strasbourg. "Mais surtout pour apprendre à connaître les signaux d'urgence qui nécessitent une visite chez le vétérinaire. En tout cas, comme pour le secourisme en médecine humaine, c'est très positif."
Des formations non encadrées par la loi
Pour les propriétaires, ce genre de formation est un moyen de se rassurer. C’est ce que nous confie Elisabeth Gillet, une Mulhousienne dont le carlin souffre de multiples pathologies : "Mowgli fait de l'épilepsie, mais il a aussi une insuffisance cardiaque, une insuffisance rénale et une dysplasie des hanches... Si jamais il lui arrive quelque chose à la maison, une crise cardiaque ou autre, je saurai quoi faire !" Elisabeth Gillet avait suivi une première formation en 2019 puis une formation recyclage en 2021.
"Tous les propriétaires de chien devraient le faire," estime même Armelle, une Kingersheimoise qui s'est formée en 2022 pour son labrador, Meikan. "Sinon c'est la panique, vous ne savez pas quoi faire. Et un chien peut se blesser n'importe quand."
Mais attention, toutes les formations ne sont pas de qualité égale. "Ce n'est pas légiféré. Tout un chacun peut décider de devenir formateur. Et c'est plus ou moins sérieux," prévient Carine André.
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La Protection civile s'engage ainsi à appliquer les mêmes exigences à cette formation de secourisme canin qu'à celles pour les humains. D'autres, comme l'association Humanimal, insistent pour que les formations se passent sur deux jours et impliquent directement les chiens.
Pour les propriétaires qui aimeraient se lancer, la Dr Joy Wagner a un conseil : "Il faut vérifier qui dispense la formation, si c'est un vétérinaire, un assistant vétérinaire ou autre. Et quel est le contenu, et à quel prix. Ça peut être un peu business, il faut faire attention."
