L'audiovisuel public a eu chaud en Suisse. Mais nos voisins hélvètes ont décidé de sauver leurs chaînes de télévisions et radios publiques en votant non au projet de suppression de la redevance audiovisuelle.
Elle aurait pu disparaître, la redevance audiovisuelle en Suisse. Mais dans les urnes ce dimanche, et par vote électronique depuis plusieurs jours, les Suisses en ont largement décidé autrement. Finalement.
73.50% ont voté pour la taxe audiovisuelle (soit 48747 voix )
26.50% ont voté contre la taxe audiovisuelle (soit 17572 voix)
Taux de participation: 71.6%
Le virage s'est produit dans les dernières semaines, car en décembre dernier, une majorité d'entre-eux voulait encore la suppression de cette taxe. Entre-temps, la population semble avoir saisi l'enjeu de cette suppression de taxe, qui s'élève à 451 francs suisses, par foyer et par an. C'est sûr, tout Suisses qu'ils sont (avec leur pouvoir d'achat souvent envié) ils auraient préféré dépenser ces 390 euros pour autre chose. Mais c'était risquer de perdre leurs 5 chaînes de télévision et 17 chaînes de radios. Toutes sont financées à 75% par la redevance, autant dire qu'en supprimant la redevance, ils auraient vu disparaître leur audiovisuel public. Bien sûr, des sponsors et partenariats privés auraient été possibles. Mais probablement pas à cette hauteur.
Pour voter POUR la redevance, il fallait voter NON à la proposition "No Billag"
Rares étaient ceux qui avouaient ouvertement avoir voté ou vouloir voter pour la suppression, sauf un Bâlois; "Je suis pour la suppression, Je sais que je fais partie d’une minorité mais j’ai voté pour la suppression et je l’assume."
Etrangement, à nos yeux de Français, le débat, devenu politique, s’est même invité dans certaines écoles. L'un des membres du comité à l’initiative de la suppression de la redevance et une élue de la ville de Bâle ont rencontré des jeunes (souvent majeurs et donc aussi des électeurs) pour leur faire part de leurs points de vue et répondre à leurs questions.
Luca Burgese, membre du comité à l'origine de l'initiative "No Billag", soit un anti-redevance, a estimé que "La radio télévision publique suisse est trop dominante, elle a donc un monopole sur le plan national. La diversité des médias est en danger dans ce pays. Avec les nouvelles technologies, privilégier quelques chaînes publiques serait injuste par rapport à la diversité de l’offre médiatique. A l’avenir, nous n’aurons une diversité que si nous réformons le système aujourd’hui."
Sarah Wyss, membre du Grand Conseil de Bâle, pro-redevance a estimé que "La Suisse est composée de régions et de langues différentes et la redevance permet que toutes les régions et toutes les minorités aient leurs programmes."
Au final la suppression de la redevance n'a pas obtenu l'approbation des Suisses ce dimanche, mais le débat aura permis de mieux connaître l’avis des Suisses sur leur télévision publique et servira sans doute de base au parlement pour ses prochains travaux sur les médias.
Volksinitiative «Ja zur Abschaffung der Radio- und Fernsehgebühren (Abschaffung der
Billag-Gebühren)»:
JA-Stimmen: 17'572 (26.50%)
NEIN-Stimmen: 48'747 (73.50%)