VIDEO. Alsace : la tradition de la vannerie se perpétue dans le Grand Ried

Les zones humides du Grand Ried alsacien sont propices au développement des saules. Ces arbres étaient autrefois taillés pour fabriquer des paniers. Depuis l’arrivée du plastique, la vannerie a presque disparu mais le savoir-faire subsiste. Anaëlle Bonnet anime des ateliers de conception de paniers et de sculptures végétales conçues avec des rameaux de saules.

Anaëlle Bonnet est animatrice à la Maison de la Nature du Ried et de l’Alsace Centrale à Muttersholtz. Lorsque Robert Bitter l'a invité à participer aux ateliers vannerie qu’il animait il y a quelques années, elle n'imaginais pas se prendre au jeu. Aujourd’hui c’est une experte, elle a pris le relais de Robert en formant de nouveaux adeptes.

Des saules ont été plantés à côté de la Maison de la Nature, ils ont été méticuleusement taillés pour récolter des rameaux tous les ans. Le tronc principal est court. Lorsque les rejets poussent, cela ressemble à une tête d’où leur nom de saule têtard.

La période de taille s’étend sur toute la saison hivernale, lorsque la sève descend dans les racines. Les brins sont alors suffisamment flexibles pour être tressés. En mars, les bourgeons apparaissent, le bois devient cassant, cela marque la fin de la période de récolte si on pratique la vannerie sauvage traditionnelle. Une autre méthode utilisée ailleurs consiste à tremper les rameaux de saule dans l’eau pour retrouver la souplesse du bois. L’écorce est enlevée, c’est l’osier reconnaissable par sa blancheur.

Les ateliers animés par Anaëlle ont du succès, ils se tiennent tous les jeudis soir. La technique n’est pas compliquée mais il faut compter entre quatre et six heures pour réaliser un petit panier. La Maison de la nature propose également de participer à des chantiers de sculptures végétales vivantes. Lorsqu'on plante profondément un bâton de saule fraîchement coupé dans un terrain humide, la branche prend racine en quelques semaines. On peut ainsi créer des palissades, des formes d’animaux ou des cabanes qui prennent vie dès le printemps avec l’apparition des bourgeons puis des feuilles en été. Les rejets peuvent être taillés ou tressés autour de la structure principale.

La vannerie tient une place de choix dans le patrimoine local, une importante communauté de vanniers tirait profit de cet artisanat. Les saules têtards font toujours partie du paysage, certains sont centenaires. Ils apportent de l’ombre au-dessus des rivières, ils maintiennent le sol et filtrent l’eau. Lorsqu'ils sont vieux, leurs troncs creux constituent des abris pour une multitude d’animaux. Un plaisir pour les yeux et un bienfait pour la nature.        

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