Ardennes : des poneys pour rompre l’isolement des plus fragiles en plein confinement

A Donchery, dans les Ardennes, un centre équestre propose des tête-à-tête entre ses poneys et des seniors ou des personnes souffrant d’un handicap. Avec le confinement, ce sont les animaux qui vont à la rencontre de ces personnes fragiles, pour les sortir de l'isolement.

Avec le confinement, les jours se suivaient et se ressemblaient dans la Maison d'accueil spécialisée des Campanules, à Auvillers-les-Forges, dans les Ardennes. Jusqu’à ce lundi 12 avril. Ce jour-là, un visiteur est venu rompre la monotonie et l’enfermement : Pumba, un poney à la robe noire, accompagné de trois autres équidés. Une opération des écuries du Domaine du Château du Faucon, à Donchery.

"Le premier objectif est de lutter contre l'isolement de ces personnes, explique Adeline Léger, gérante des écuries, le deuxième est de favoriser la motricité. On s'est aussi rendu compte qu'il y avait de gros effets dans la lutte contre la dépression".

Ces rencontres sont proposées par les écuries depuis 2017, en partenariat avec la commune de Charleville-Mézière, le Centre communal d'action sociale et divers financeurs.

Hors confinement, le tête-à-tête entre les personnes fragiles et les chevaux se traduit par des promenades ou des parcours dans le manège des écuries, à raison de deux fois par semaine. Soixante-dix apprentis cavaliers bénéficient de ce programme, essentiellement des personnes âgées isolées, véhiculées jusqu'aux écuries grâce à un mini-bus.

Avec le confinement et la limite des trente kilomètres, c'est directement dans les EHPAD et les Maisons d'accueil spécialisées que les chevaux se rendent. Des activités en extérieur sont proposées pour améliorer la motricité. Les poneys se rendent également au chevet des personnes les plus fragiles.

Des chevaux désensibilisés

Une rencontre qui ne peut pas s’effectuer avec n’importe quel cheval. "Il faut désensibiliser les chevaux, explique Charlotte Pierquet, apprentie aux écuries, on ne va pas faire rouler un fauteuil à côté de n’importe quel animal. Il y a des chevaux plus sensibles, donc il faut faire bien attention". Le risque : un coup de tête ou de sabot. Pas idéal pour une première rencontre.

Alors avant d’entrer en contact avec les personnes fragiles, les chevaux et poneys doivent être habitués à la présence d’un grand nombre de personnes, au bruit qu’elles engendrent et au matériel qu’elles peuvent transporter.

"Le temps que cela prend va dépendre du caractère des chevaux, atteste Adeline Léger. Cela peut aller très vite pour des poneys qui sont fait pour et qui aiment les papouilles. Nous avons un fauteuil, pour les habituer, et un salarié va ensuite les amener dans les établissements, pour les habituer au transport et au lieu. Une fois que nous sommes sûrs qu'ils sont calmes, nous les laissons avec les personnes fragiles".

Avec la pandémie et les risques sanitaires, ces opérations ne sont pas possibles partout. Les écuries proposent alors des ateliers en visio, pour permettre à chacun de sortir la tête de l'eau, et de ne pas subir le confinement seul à la maison.

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