Les habitants du village de Wagny dans les Ardennes ne bénéficient plus du transport scolaire. D'après la région, dont c'est l'une des compétences,  ils habitent trop près de l'école la plus proche. 2,8 km tout de même à parcourir. Les habitants se tournent donc, agacés, vers le système D. 

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Chaque matin, c'est le même rituel pour Ludivine Lebrun. Un petit déjeuner rapide pour Elio, 5 ans, avant de partir pour l'école maternelle. Une école située dans une autre commune, quelques kilomètres plus loin. Pendant des années, c'est un taxi payé par le département qui venait le chercher. Mais depuis la rentrée de septembre, le service s'est arrêté brutalement. Alors cette maman a dû improviser : c'est elle, désormais, qui joue les taxis, pour son fils et les enfants de sa voisine, quitte à arriver en retard au travail. 

Pourtant, depuis 2017, le transport scolaire, qui n'est plus géré par le département, doit être pris en charge par la région. Selon son règlement, cette dernière est tenue de proposer un transport aux personnes habitant à plus de 3 kilomètres d'une école. Mais dans le cas de Wagny, cette disposition ne s'applique pas : le hameau a le malheur d'être situé à 2,8 kilomètres de l'école la plus proche. 200 mètres qui ont permis aux habitants de bénéficier pendant quelques temps d'une dérogation, assurée par le passage d'un taxi, jusqu'à la rentrée de septembre. Mais la dérogation n'a pas été renouvelée cette année suite à un appel d'offre infructueux. 
 

Système D, malgré un transport scolaire payé


Pour Ludivine Lebrun, c'est donc la galère. Le père d'Elio travaille très tôt le matin, et elle-même est parfois dans l'obligation de travailler la nuit. Dans ces cas-là, c'est donc le système D qui prime : amis, voisins, parents, grands-parents, c'est toute une organisation pour trouver un moyen d'emmener Elio à l'école. Une situation qui l'énerve d'autant plus, qu'elle a payé pour le transport scolaire de son fils. 80€ de participation pour l'année. "Dans le temps, le transport était gratuit, on prenait nos enfants. Il y a quelques années, il est devenu payant. Aujourd'hui, il est payé, et on n'a plus rien", explique la mère de famille dans un haussement d'épaules fataliste. Il y a bien un point de ramassage scolaire à Girondelle, 3 kilomètres plus loin, mais c'est la même distance que l'école.

Selon le maire de la commune, Jean-Paul Somelette, c'est une forme d'abandon des petits villages. Il parle même de "mort des petites campagnes", lui qui assure tout mettre en oeuvre pour renforcer l'attractivité de son village, notamment en grâce à de nouvelles constructions dans le hameau de Wagny. "C'est du mépris par rapport au rural, explique-t-il, puisque je n'arrive pas, depuis le mois de septembre, à trouver l'interlocuteur pour pouvoir régler ce problème". Le transport scolaire, le nerf de la guerre pour un petit village qui espère voir des familles s'installer.

Contactée, l'agence territoriale Grand-Est a indiqué ne pas vouloir s'exprimer sur des cas particuliers et nous renvoie à son règlement, qu'elle assure respecter à la lettre... A 200 mètres près.
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