C'est un petit coin de France, au milieu de la campagne ardennaise. Un village comme il en existe tant d'autres et pourtant si différent. Depuis neuf ans s'y déroule un festival de musique classique, avec des musiciens professionnels et amateurs "Boult-aux-Bois et cordes", dans une ambiance toute simple. Découvrez "Le village, le maire et les musiciens", un documentaire de François Rabaté.
"Puisque tu joues de la clarinette, joue-nous de la clarinette" disait le maire au petit garçon musicien. À force de se voir réclamer des concerts, Constant — qui porte bien son nom – finit par se dire, quelques années plus tard, que la clarinette, c'est bien, mais que tout l'orchestre, c'est mieux. Il lança donc, à ses amis musiciens, une proposition : "Et si vous veniez dans mon village faire un concert ?". Ils ont dit "Chiche, si on est nourris et logés." C'est ainsi que naquit le "Boult-aux-Bois et cordes" festival. Depuis, chaque été, une nouvelle édition a lieu. C'est l'histoire que raconte François Baraté, dans son documentaire.
Voici trois raisons de visionner "Le village, le maire et les musiciens"
1. Pour le village
Boult-aux-Bois, à une quarantaine de kilomètres au sud de Sedan dans les Ardennes. Une petite commune de 150 habitants. Un village qui s'est allongé, au fil du temps, le long d'une ancienne route nationale, rétrogradée en départementale depuis fort longtemps. Un village-rue traversé par des camions, ralentis par la zone habitée, mais qui se laissent rouler vers la sortie, vers leur destination, sans un coup d'œil pour le bourg.
Des maisons en enfilade, une route toute droite, une petite mairie et une salle communale. Voilà toute la richesse apparente de la bourgade. Mais l'image est fausse. Et ceux qui connaissent Boult-aux-Bois le savent bien. Le village est riche de son festival. Un festival de musique, gratuit (ou plus exactement à dons libres) qui rassemble la communauté.
2. Pour son maire
Il s'appelle Frédéric. Fred pour ceux qui le connaissent. Rien de bien original jusque-là. C'est pourtant un maire extraordinaire. Extra pour ceux qui le pratiquent. Avec son humour en bandoulière et ses petits bras, il a monté de toutes pièces un festival à dimension professionnelle dans son hameau de 150 âmes. Mais il le dit lui-même, "à Boult-aux-Bois, on est 150, mais c'est comme si on était mille." Une sorte de multiplication des habitants quand il s'agit d'organiser la vie du festival.
"Pour moi, ce festival, c'est quelque chose d'important ; ça permet de créer du lien.(...) Le festival, c'est une façon de travailler ensemble, de construire ensemble des choses et d'avoir la possibilité de créer une sorte de communauté". Tout est dit.
En cuisine, ce sont Laurence et Fanny qui sont aux commandes, avec plein de petites mains aidantes sur toute la durée du festival. Mais déjà bien avant, pour les commandes à faire auprès des producteurs locaux. Mais aussi pour la gestion et la préparation de cakes "qui tiennent facilement trois mois dans le congélateur" et qui plâtreront bien les estomacs des musiciens.
3. Pour les musiciens, sans qui rien n'est possible
Ils viennent du conservatoire régional de Metz, les amis musiciens de Constant. "Pourquoi on vient ?" se demande Stephan. "Pour la musique, pour les amis, pour les habitants, pour l'esprit du village et parce qu'on mange très très bien !" "Ici, on peut être soi-même, on peut être ce qu'on veut" enchaine Maële. "C'est un peu le monde des Bisounours. Quand on revient à la vraie vie, c'est plus dur" conclut Juliette. Une parenthèse dans leurs vies de musiciens ou étudiants musiciens, sans le regard des professeurs et sans la pression d'examens, d'auditions. Un endroit pour jouer au sens littéral, pour le plaisir ludique et le plaisir d'être ensemble. Les Bisounours, mais les pieds dans la terre boueuse, car pour cette neuvième édition, la météo est pluvieuse.
Alors derrière Constant et son coéquipier Thibault qui revient pour la huitième fois, il y a Timothée qui a été un des premiers à venir, Yann qui est à la direction du concert de clôture, mais aussi Cécile, Camille, Stephan, Fabian, Maële, Juliette et les autres…