Huit personnes ont été mises en examen dans les Ardennes depuis décembre pour avoir "escroqué" des agences d'intérim et pratiqué la fraude au chômage partiel en utilisant de "faux salariés et fausses entreprises", pour un préjudice d'environ un million d'euros.
Huit personnes ont été mises en examen dans les Ardennes depuis décembre pour avoir "escroqué" des agences d'intérim et pratiqué la fraude au chômage partiel en utilisant de "faux salariés et fausses entreprises", pour un préjudice d'environ un million d'euro, a annoncé lundi 1er février la police judiciaire. Parmi ces personnes, essentiellement âgées de 45 à 50 ans et "impliquées à différents degrés" dans cette "escroquerie en bande organisée", figure le "cerveau" présumé du réseau, "déjà connu pour des faits d'escroquerie", selon le commissaire divisionnaire Jean-Michel Bolusset, directeur du service régional de police judiciaire (SRPJ) de Reims.
La PJ avait été saisie en juin 2020 par le parquet de Charleville-Mézières, après les plaintes de deux agences d'intérim, pour des faits remontant "pour certains à 2018-2019". Les escrocs "détournaient l'argent des agences (...) par le biais de faux intérimaires et d'entreprises dont la raison sociale était créée de toutes pièces ou usurpée. Les agences payaient des intérimaires qui n'existent pas, pour le compte de sociétés qui ne les ont jamais employées", a résumé M. Bolusset.
Des chantiers de travaux publics
Des plaintes ont été déposées par une dizaine de sociétés "un peu partout en France, et centralisées dans les Ardennes car c'est là qu'étaient domiciliées les fausses entreprises" supposées embaucher ces intérimaires, généralement pour des chantiers de travaux publics. En travaillant sur les comptes bancaires de destination, les enquêteurs ont réalisé "que de l'argent transitait sur les mêmes comptes, ne venant pas de ces escroqueries-là, mais d'escroqueries au chômage partiel", donc des sommes "versées par les organismes publics", a raconté M. Bolusset.
Dès le printemps 2020, à la suite des mesures d'aide aux entreprises annoncées par l'Etat pour faire face à la crise sanitaire liée au Covid-19, "les mêmes escrocs se sont adaptés au contexte (...) et ont pratiqué l'escroquerie au chômage partiel", en utilisant parfois "les mêmes faux salariés et entreprises", a-t-il détaillé. Au total, le préjudice est estimé à un million d'euro, dont "environ deux tiers" liés aux fraudes au chômage partiel. Parmi les huit personnes mises en examen entre fin décembre et la mi-janvier, quatre ont été placées en détention provisoire. Les quatre autres sont placées sous contrôle judiciaire.