L'accusé a été condamné en son absence. Mohand Benchilla qui vivait en liberté conditionnelle à Troyes (Aube) s'est volatilisé début janvier. Ce vendredi 14 mars 2014 il a écopé à Charleville-Mézières (Ardennes) de 25 ans de prison pour la mort de Bouziane Fatemi en 2010.
La peine est sévère et ce n'est pas une surprise. Les jurés n'ont pas suivi le réquisitoire du procureur qui demandait 30 ans de prison ferme, mais avec 25 ans de réclusion criminelle, le verdict est bien plus lourd que ce qu'il aurait pu être si l'accusé avait comparu.
Car c'est bien sans le principal intéressé que s'est tenu ce procès. Mohand Benchilla, qui devait répondre de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, est activement recherché depuis qu'il ne respecte plus les modalités de son contrôle judiciaire.
La famille de la victime choquée
L'homme n'a donc pas pu faire valoir ses arguments pour assurer sa défense face à la cours. Il n'a été représenté que par un avocat commis d'office qui ne l'avait jamais rencontré !
Le complice du fugitif était lui bien là. Nicolas Faivre a été acquitté : une décision qui a choqué la famille de la victime. La mère et les soeurs de Bouziane Fatemi ont quitté la salle à l'énoncé du verdict.
Une seconde cavale
Mohand Benchilla avait reconnu durant l'enquête avoir porté deux coups de couteau à la victime. Cela s'était passé en 2010 à Charleville-Mézières. Les deux hommes étaient en conflit suite à une histoire sentimentale autour d'une jeune femme. L'auteur des faits avait alors déjà pris la fuite une première fois avant de se rendre de lui même à la police quelques semaines plus tard.
Incarcéré en détention préventive pendant un an, la justice avait estimé que sa libération conditionnelle ne l'inciterait pas à échapper à son procès. C'est pourtant une seconde cavale que Mohand Benchilla vient d'entamer. Et cette fois-ci, vu la peine à laquelle il vient d'être condamné, il y a peu de chance pour qu'il se constitue à nouveau prisonnier.