Des buralistes des Ardennes se concertent à Charleville-Mézières lors de leur Assemblée générale annuelle. L'occasion pour la Confédération des buralistes de partager leurs nouvelles stratégies face à l’évolution du marché du tabac et la menace d'un trafic illégal.

Un commerce incontournable pour de nombreux Français et repérable à des kilomètres à la ronde grâce à ce losange rouge. Les bureaux de tabac sont les points de rendez-vous pour 10 millions de clients quotidien selon la Confédération des buralistes.

Mais selon eux, le métier de buraliste serait en danger. Pour ce faire, 101 professionnels des Ardennes font le point, à l’occasion de leur Assemblée générale annuelle ce 5 octobre 2023 à Charleville-Mézières, pour trouver des solutions face à l’évolution du marché du tabac et l'émergence croissante des marchés parallèles.

Un paquet sur deux serait faux dans les Ardennes

"Plus vous êtes près des frontières, plus on fait l’objet d'un marché transfrontalier." Christophe Biani, président de la chambre syndicale des buralistes des Ardennes et buraliste à Donchery, est formel.

Le département, près de la Belgique et du Luxembourg, est de plus en plus en proie au marché transfrontalier d'une part, représentant près de 25%, mais aussi au marché de la contrefaçon, représentant 30%.

Dans les Ardennes, un paquet sur deux serait faux. "Des personnes vont accéder à des produits dangereux au niveau sanitaire et non contrôlé. On ne sait pas à ce qu’il y a à l’intérieur. Il faut réagir", certifie le buraliste ardennais.

On doit encore plus se développer sur plusieurs points comme les services de proximité et faire du lien social.

Christophe Biani, président départemental (Ardennes) de la Confédération des buralistes

Accompagnés de Philippe Coy, président national de la Confédération des buralistes, ils comptent exposer leurs stratégies pour se réinventer. Du service bancaire, des colis, relais poste, dépôt de pain… "Il faut être commerçant, répondre aux services de proximité", explique fermement Christophe Biani.

Une mesure qui risque de ralentir la vente chez les buralistes

Mais dans quelques mois, ces buralistes devront faire face à un autre problème et pas des moindres : une récente décision du Conseil d'État demande à la Première ministre, Élisabeth Borne, de prendre un décret pour s'aligner au seuil inscrit dans le droit européen.

La réglementation européenne demande aux particuliers qui voyagent dans un pays de l'Union de ramener au maximum 800 cigarettes, soit quatre cartouches. Alors que les voyageurs, vers la France, sont limités à 200 cigarettes, soit une cartouche.

"Mais si on tend à cet alignement, on va casser l’emploi des buralistes. Cette décision n'est pas recevable", déplore le buraliste de Donchery. Si elle est acceptée, les buralistes ardennais comptent sur l'État pour ne pas rester sur le banc de touche.

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