Pour sa dix-huitième édition, le Cabaret vert a réuni en moyenne plus de 25 000 festivaliers par jour, un record. Malgré tout, les organisateurs cherchent toujours à faire mieux sur le plan écologique.
Ça y est, le Cabaret Vert édition 2024, c'est terminé. Du 15 au 18 août, le festival référence de Charleville-Mézières (Ardennes) a offert à ses festivaliers une dix-huitième édition réussie, malgré la pluie et la boue qui ont pu jouer les trouble-fêtes. Le changement principal dans la programmation par rapport aux éditions précédentes ? Des journées plus thématisées, moins éclectiques, ce qui a attiré plus de festivaliers uniques qu'à l'accoutumée.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 107 000 spectateurs sur l'ensemble du festival, pour une moyenne de 26 750 par jour, ce qui est un record, et un pic de fréquentation, lui aussi record, de 32 000 personnes ce dimanche 18 août à l'occasion du dernier jour.
Un succès qui ravit Julien Sauvage, fondateur et directeur général du festival : "cela m'évoque qu'on a grandi, et qu'on a vieilli aussi. L'année prochaine, ce sera nos vingt ans (mais dix-neuvième édition). Ça faisait pas mal d'années qu'on se disait qu'à un moment on aurait un effet de seuil sur ce site de festival, mais pour autant, on n’avait pas envie d'en bouger. Le réaménagement, même s’il y a eu des couacs, ça s'est globalement hyper bien passé. Là, la satisfaction elle est de travailler, de réfléchir pendant autant de temps et de voir la concrétisation".
L'accent mis sur la durabilité du festival
Tout n'est cependant pas encore parfait pour les organisateurs, qui mettent l'accent sur la durabilité (écologique) du festival. "Il ne faut pas oublier qu'on est des pionniers du développement durable. On a l'ambition de mettre Charleville-Mézières sur la carte, mais la mobilité du public est un vrai enjeu pour nous. Après, on triche, on a un gros avantage, c'est qu'on est à quelques kilomètres de la frontière belge, donc on sait déjà qu'on a environ 15% du public qui vient de Belgique", explique Julien Sauvage.
Pour autant, la nouveauté de cette année dans la programmation, à savoir des journées plus thématisées musicalement, a eu son impact sur la question : "cette année, on a eu un jeudi plutôt rock, un vendredi très hip-hop, un samedi plutôt festif et un dimanche plutôt guitare, qui tourne même vers le métal. On s'est rendu compte que le public a des choix en fonction de la programmation. Cette thématisation a conduit à avoir beaucoup moins de pass, mais beaucoup plus de festivaliers uniques. Ça a des avantages, notamment du point de vue de la gestion du camping. Mais sur le côté bilan carbone, ça devient presque une ineptie. Donc il y a des endroits où il va falloir qu'on se réinvente", nuance le fondateur du festival.
Un Cabaret de plus en plus vert
À l’avenir, le Cabaret a pour ambition de devenir de plus en plus vert, pour même en faire profiter son territoire tout au long de l'année. "Cela va être un investissement de 8 à 10 millions d'euros. L'objectif est d'amener la haute tension sur le site du festival pour supprimer la quasi-totalité des groupes électrogènes, donc être à quasi 100% d'énergie renouvelable", détaille Julien Sauvage.
"Dans un deuxième temps, on va produire nous-même de l'énergie, c'est ça qui va nous emmener, peut-être, jusqu'en 2030 pour que le festival soit à 95% autonome. Puis, cette énergie qu'on va produire, les 11 autres mois de l'année, on va la redispatcher sur le territoire. On est en pourparlers à l'heure actuelle avec différentes entreprises et collectivités. Je trouve ça assez marrant qu'un festival de musique puisse participer à la décarbonisation de l'outil industriel d'un territoire", conclut-il.