Une équipe de pompiers du SDIS des Ardennes, spécialisée dans le sauvetage d'animaux, est intervenue samedi 15 juin 2024 pour secourir un cigogneau. Il était tombé du nid et portait des traces de coups. Il est possible qu'il ait été poussé hors du nid par ses parents qui ne trouvaient plus assez de nourriture pour tous leurs petits.
"Heureusement, les blessures sont superficielles et il devrait s'en remettre rapidement, il va déjà mieux" se réjouit Sophie Thiriet-Bourdon, qui dirige "l'arche de Noé", ce mardi 18 juin. Dans sa ferme pédagogique, à 30 kilomètres de Charleville-Mézières, elle élève plus de 200 animaux. Certains ont été achetés, mais les autres proviennent de dons, de saisies des douanes ou de sauvetages. Du loup au lémurien, du wallaby à la chèvre, en passant par la poule ou l'autruche : on y trouve toutes sortes d'animaux.
C'est vers cette structure que ce sont naturellement tournés les pompiers de l'équipe départementale de secours animalier pour s'occuper d'un cigogneau. "Pas si petit que ça", précise Sophie Thiriet-Bourdon : "il a presque sa taille adulte, même s'il a encore le bec noir, ce qui est une caractéristique des jeunes". Trop faible et blessé, il n'a pas pu être remis dans son nid par les pompiers, qui l'ont récupéré sur le toit de la mairie de Warcq.
Un retour à la nature progressif
Pour l'amie des animaux, la situation est assez inhabituelle : "mon mari pense qu'il a été chassé du nid par ses parents. C'est ce qu'ils font quand ils n'ont pas assez à manger pour tous les petits", avance-t-elle sans pouvoir l'affirmer avec certitude pour autant. Les conditions météorologiques très mauvaises rendent la nourriture plus difficile à trouver pour les cigognes. Il y a deux ou trois ans, elle avait déjà recueilli des cigogneaux, mais cette fois, c'était parce que leur nid avait pris feu.
Maintenant que le jeune au bec noir est sain et sauf, un petit programme l'attend avant d'être totalement relâché. "On va le garder ici jusqu'à ce qu'il soit plus vif. Une fois qu'il commencera à bouger, on le mettra dans un parc, on le nourrira et lui donnera à boire. Puis, il va commencer à voler, et il reviendra pour manger. Tant qu'il reviendra, on s'occupera de lui. Ensuite, il partira un jour, puis deux, puis trois... Jusqu'à ce qu'il n'ait plus besoin de nous", se projette Sophie Thiriet-Bourdon.
Un bébé animal sauvage n'est pas forcément perdu parce qu'on ne voit pas sa mère
Sophie Thiriet-Bourdon, créatrice de la ferme pédagogique "l'Arche de Noé"
Une fois qu'il sera totalement indépendant, "l'arche de Noé" aura toujours du pain sur la planche. L'ancienne enseignante travaille à plein temps auprès de ses 200 et quelques animaux, aidée par deux employés. Avec son arche, elle propose diverses activités (méditation animale, visites, animaux à l'école, en EHPAD...) et recueille des animaux.
L'occasion pour elle de conclure par un message important : "parfois, les gens me ramènent des petits animaux sauvages parce qu'ils les ont trouvés sans leurs mères, comme des ratons laveurs ou renardeaux. Il est probable que la mère n'était pas loin et s'était juste éloignée par peur, c'est un réflexe naturel des animaux sauvage. Donc, à moins de voir la mère morte à côté de son petit, il faut les laisser en paix".