Installé en 2008 sur une aire d'autoroute, le sanglier Woinic est au département des Ardennes ce que la Tour Eiffel est à Paris. Le département a acheté l'oeuvre de l'artiste Eric Sléziack pour en faire un symbole fort. Aujourd'hui, Woinic est-il rentable avec la vente de ces produits dérivés?
Voilà près de 10 ans que le gigantesque sanglier Woinic s'est posé à côté d'une pompe à carburant, sur une aire de l'A34, entre Rethel et Charleville-Mézières.
L'œuvre monumentale du sculpteur métallier Eric Sléziak a été achetée par le conseil général des Ardennes en 2008 ainsi que les droits. Depuis cette date, il est certain que la sculpture de huit mètres de hauteur ne laisse personne de marbre : elle fait s'arrêter les touristes, leur fait prendre des millions de clichés sérieux ou railleurs, et fait aussi couler beaucoup d'encre.
"Woinic est un élément d'attractivité du territoire, c'est une marque, une image (…) qui nous permet aujourd'hui d'avoir une visibilité, concède Quentin Noaillon, responsable des grands projets du conseil départemental des Ardennes. Quid des critiques à l'encontre de l'esthétique de l'œuvre? "Il faut parfois en jouer pour aller conquérir les différentes couches de population qui se reconnaissent dans Woinic et aiment revendiquer leur attaches ardennaises en dehors du territoire."
Les dérivés du sanglier
Il y a une décennie, le Département a dépensé près d'1,2 million d'euros entre l'acquisition de l'œuvre et l'aménagement du site. Aujourd'hui, pour véhiculer le symbole des Ardennes, Woinic possède ses produits dérivés… mais n'est pas Woinic qui veut. Les produits dérivés estampillés Woinic font l'objet d'un cahier des charges et doivent recevoir l'aval du conseil départemental et du sculpteur.En 5 ans, les Royalties ont rapporté 82 400 euros, partagés pour moitié entre le département des Ardennes et l'artiste Eric Sléziack. "L'enjeu n'est pas, pour la collectivité, de récupérer le coût de l'œuvre et son installation par le biais des royalties. Donner à l'Ardennais une visibilité, la fierté d'être reconnu en dehors du département à travers ce produit, ça c'est important pour nous," souligne Thierry Robert, directeur de l'aménagement du territoire au conseil départemental des Ardennes.
Pour développer l'aménagement de l'aire d'autoroute Woinic, le conseil départemental compte sur l'ouverture prochaine de l'A304. Cela devrait permettre l'augmentation des haltes autour du colosse et ainsi développer la vente de produits du terroir. Des projets de restauration sont également à l'étude.
►voir notre reportage à Saulces-Monclin (Ardennes)