Notre grand format se penche sur un phénomène qui concerne de plus en plus de collèges et de lycées : les rassemblements d'établissements scolaires. Ces rassemblements sont parfois synonymes de plus de moyens, mais qui préfigurent aussi souvent à la fermeture des sites.
Par exemple, le collège de Le Chesne (Ardennes) a fermé ses portes en fin d'année dernière.
Les parents doivent désormais trouver des solutions. Dans la famille Lahaye, pour éviter de se lever aux aurores tous les jours et pour partir à Vouziers dans son nouveau collège, les parents de Valentin l'ont mis en internat. Le lundi matin, il faut donc tout préparer pour sa semaine. Un mode de vie qui ressemble déjà à celui d'un lycéen, alors que Valentin n'a que 12 ans.
Vouziers n'est qu'à 20 km, ce qui n'est pas forcement très loin. Sauf qu'il faut aller à l'arrêt de bus, puis attendre le bus et enfin prendre le bus.
Jusqu'à l'an dernier le collège de Vouziers et celui de Le Chesne formaient déjà un seul et même établissement avec des professeurs et du personnel administratif en commun. Depuis la rentrée dernière, ce site est le seul qui subsiste. Le Chesne a perdu ses 125 collégiens. Trop peu pour rester ouvert.
La disparition des services publics, un territoire de plus en plus enclavé, ici le Front National et son discours sur la France des oubliés attire déjà près d'un électeur sur quatre. Pour limiter la casse, le maire a pour projet de transformer ces locaux en maison de retraite.
Autre exemple, mais différent. A Epernay, où il n'y a pas de crise démographique. Les 2 lycées ne sont qu'à 600 m l'un de l'autre. En ville, aucun problème pour mutualiser les locaux. Il y a un seul et même proviseur qui dirige les deux sites depuis quatre ans. Avant, les deux lycées se faisaient concurrence entre eux et le privé récupérait les meilleurs élèves. Depuis, à Epernay, l'enseignement public a gagné 300 lycéens pour atteindre la barre des 2000 enfants scolarisés. Ici, avec le regroupement d'établissement on pousse les murs, alors qu'à Le Chesne on n'a pas réussi à les sauver.
Voir notre reportage dans le JT 19/20 de ce samedi 10 octobre 2015